Jésus-Christ-Roi
Jésus, Christ et Roi : quelle signification dans nos vies ?
Jésus-Christ-Roi
« Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? » Matthieu 2-2. Jésus est, dès sa naissance, appelé Roi. Ce roi messie, promis par Dieu pour sauver les hommes. Or ce sont les mages, des païens qui cherchent cet enfant qui vient de naître, le sauveur attendu par tout un peuple. Même si de son vivant, Jésus se montre très réservé sur le titre de Roi, il l’accepte en tant que titre messianique, dépouillé de toute résonnance politique. Lui-même dira que sa « royauté n’est pas de ce monde ». Il portera ce titre jusqu’à la croix. Pilate écrira sur le bois : « Celui-ci est le roi des Juifs » Luc 23/38
Chose curieuse, pendant le laps de temps qui s’est écoulé entre ces deux événements, la naissance et la mort, il n’a pas été accueilli par son peuple comme roi. L’était-il réellement ?
Un Roi à la manière de Dieu
Six siècles avant la naissance de Jésus, donc bien avant les propos des mages et de Pilate, le prophète Zacharie annonçait au peuple Juif : « Voici, ton roi vient à toi, plein de douceur et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse » Zacharie 9,9.
Jésus est bien roi. Mais le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’est pas un roi comme les autres. Il s’est démarqué des rois de ce monde par la manière dont il a vécu.
- Un Roi né dans une mangeoire là où les princes de ce monde ont pour berceau des palais.
- Un Roi sans trône ni couronne, sauf celle d’épines, symbole de moqueries et de dérisions, qu’il portera pendant sa passion.
- Un Roi dont le Royaume s’étend sur chaque lieu qu’il parcourt non pour y recueillir les honneurs mais pour guérir, enseigner, proclamer. Lieux de rencontre où, par le Fils, le Père se révèle. Annonçant un Royaume qui « n’est pas de ce monde », acceptant de « tout quitter pour le Royaume de Dieu, tout quitter pour son Nom » Lc 18,29.
- Un roi non à la manière des grands de ce monde qui font peser leur pouvoir sur leurs sujets mais un roi serviteur, « doux et humble de cœur ».
- Un Roi de justice, de pardon et de miséricorde.
- Un Roi qui n’a eu de cesse de faire la volonté de son père et nous l’a enseigné : « Que ta volonté soit faite ». « Car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté mais la volonté de celui qui m’a envoyé » Jn 6,38.
« Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite » Mt 26,42.
Et pour nos vies ?
« Il dit donc : ” Un homme de haute naissance se rendit dans un pays lointain pour se faire investir de la royauté et revenir ensuite. 13 ” Il appela dix de ses serviteurs, leur distribua dix mines et leur dit : “Faites des affaires jusqu’à mon retour. ” 14 ” Mais ses concitoyens le haïssaient et ils envoyèrent derrière lui une délégation pour dire : “Nous ne voulons pas qu’il règne sur nous ” » Lc 19, 12-14.
Fêter le Christ-Roi, c’est accepter que le Christ règne sur nos vies. Accepter d’être de bons et fidèles serviteurs, remplis de charité et de bienveillance. « 15 Or, quand il revint après s’être fait investir de la royauté, il fit appeler devant lui ces serviteurs à qui il avait distribué l’argent, pour savoir quelles affaires chacun avait faites. 16 ” Le premier se présenta et dit : “Seigneur, ta mine a rapporté dix mines. ” 17 ” Il lui dit : “C’est bien, bon serviteur, puisque tu as été fidèle dans une toute petite affaire, reçois autorité sur dix villes.” »Lc 15, 17
Fêter le Christ Roi, c’est accepter de se laisser conduire par Lui pour que tous les talents mis au fond de nous se déploient et fasse ainsi advenir le Royaume de Dieu.
Fêter le Christ Roi c’est consentir à être « rois » la manière du Christ. Consacrés par l’onction, notre baptême fait de nous des « rois ». Il va nous falloir découvrir que nous devons gouverner comme Dieu. Nous devons apprendre à renoncer à toute vaine gloire, à toute vaine puissance ou prétention. Nous sommes appelés à nous convertir tout au long de notre vie pour laisser Dieu agir en nous et nous façonner un cœur de « roi » conforme à ce qu’Il attend.
A l’inverse des serviteurs qui rejettent la royauté du maître, puissions-nous espérer :
« Que vienne ton règne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel ».
Anne Guétin