L’adoration eucharistique

Plonger dans l’action de Jésus

L’Eucharistie est une action : ce qui rend l’Esprit Saint présent, au moment de la consécration, c’est l’action de Jésus qui donne sa vie, meurt et ressuscite, en m’entraînant avec lui dans son Mystère pascal. La présence de Jésus dans l’Eucharistie n’est pas statique. C’est un mouvement qui appelle au mouvement : Il n’a pas dit à ses disciples « Prenez et regardez », mais bien « Prenez et mangez ». Il ne m’invite pas à être spectateur, mais acteur, à faire moi-même l’offrande de ma vie à Dieu. C’est pour cela que l’adoration eucharistique ne peut pas être séparée de la célébration de la messe. Elle m’aide au contraire à mieux y participer, à m’y investir plus complètement, et plus consciemment.

Demeurer dans l’Amour

La présence de Jésus ne se limite pas au moment de l’action eucharistique. Elle demeure après la messe. Si nous conversons le Saint Sacrement en dehors de la messe, c’est d’abord pour pouvoir le porter aux mourants, mais aussi pour nous permettre de demeurer en présence de Jésus. L’adoration eucharistique me donne le temps d’approfondir mon intimité et mon dialogue avec le Christ vivant, de contempler à quel point il s’est fait proche de moi. L’adoration eucharistique n’est pas un temps de rêverie ou de somnolence. Je dois tout mettre en œuvre pour être moi-même présent à ce moment, même je ne le suis jamais plus que Jésus lui-même ! Pour m’aider à demeurer avec Jésus, je peux prendre un chant, mais je peux surtout me nourrir de la Bible dans laquelle Dieu me parle.

Adorer en esprit et en vérité

C’est l’Église qui fait l’Eucharistie, mais c’est plus encore l’Eucharistie qui fait l’Eglise : c’est dans ce sacrement que Jésus réalise son projet de rassembler l’humanité tout entière en un seul corps. L’adoration eucharistique n’est jamais une démarche privée, même lorsque je me retrouve seul(e) au cœur de la nuit. C’est toujours un acte à la fois communautaire et missionnaire. L’adoration eucharistique, c’est le moment de dilater mon cœur aux dimensions du monde : je porte devant Dieu les intentions les plus larges. Pas seulement celles qui me concernent directement ! L’adoration eucharistique est un temps gratuitement donné : je ne viens pas d’abord demander quoi que ce soit, je viens à la rencontre du Seigneur, comme une personne heureuse de retrouver un ami. Je ne viens pas tant le regarder que me laisser regarder, pas tant lui parler que l’écouter, et me laisser embaucher au service du Royaume : « Me voici Seigneur, que veux-tu de moi ? »