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Une soirée consacrée à l’Islam dans les Yvelines


Avec pour thème “Islam(s) dans les Yvelines – Quelles réalités aujourd’hui ? Quels ponts possibles avec nos communautés ?” cette soirée a rassemblé le 16 mai 2023, près de 200 personnes au Chesnay venues pour écouter l’analyse et le témoignage d’acteurs de terrain.

«  Nous sommes là pour nourrir notre discernement et voir ce que nous pouvons faire ensemble » a introduit le p. Etienne Guillet, vicaire épiscopal Charité et Mission à cette soirée d’étude proposée à tous par le Vicariat Charité et Mission le 16 mai dernier.

« L’amitié transforme la société »

Le p. Xavier Chavane, curé de Sartrouville et délégué diocésain pour les relations avec les musulmans, a commenté quelques statistiques (Ipsos 2019. Statista 2020) : Le catholicisme en France reste la première religion déclarée, 29 % quand les musulmans sont 10 %. Si 51 % des français de 18-59 ans se disent sans religion, 81 % des immigrés disent être affiliés à une religion. En Yvelines, pour environ 150 000 musulmans plus de 35 000 vont à la mosquée le vendredi (mais près de 60 % pratiquent la prière régulièrement, soit près de 80 000), quand le comptage à la messe dans toutes nos églises un WE de mars 2023 donnait 53 000 pratiquants. Si ce n’est pas encore le cas sur notre département, en France il y’a déjà plus de musulmans qui pratiquent régulièrement la prière que de catholiques.

Voilà de quoi réfléchir sur notre manière de vivre notre foi et notre mission de baptisés. Le p. Xavier nous a aussi témoigné de ses expériences en milieu populaire à majorité musulmane. Une caractéristique de notre département est que la plupart des mosquées sont indépendantes et autonome par rapport aux grandes fédérations musulmanes du pays ; il existe une coordination de l’ensemble des mosquées et salles de prières qui permet d’avoir un interlocuteur crédible sur les Yvelines : le CIMY. En rappelant Nostra Aetate « l’Église regarde aussi avec estime les musulmans », il a expliqué comment en nouant des relations fraternelles avec des musulmans permet de prendre soin les uns des autres. La conviction de Xavier quand il est envoyé dans des lieux à forte majorité musulmane est qu’il est envoyé par le Christ pour entrer en amitié avec les musulmans et que l’amitié transforme la société.

« C’est par le dialogue qu’on arrivera à la paix »

Le p. Louis du Bouëtiez, jeune prêtre diocésain qui a appris l’arabe 3 ans à Beyrouth, et l’islamologie à Rome nous a fait part de ses découvertes dans les Yvelines. Que ce soit aux Mureaux, à Chanteloup-les-Vignes ou à Mantes-la-Jolie, le p. Louis y a vu des actions qui facilitent le dialogue comme les actions communes (collecte alimentaire, visite de culte des différentes communautés, rencontre thématique). Des structures comme le Rocher, Eveil matin, ACE (Action catholique des enfants), l’école catholique de Mantes qui accueillent de nombreux musulmans. Et le quotidien, qui permet des amitiés de voisinage.

Tous ne sont pas naïfs « Oui les courants fondamentalistes existent, pas forcément liés aux mosquées mais c’est par le dialogue qu’on arrivera à la paix. Rechercher ensemble le bien commun et aider nos jeunes chrétiens à être plus affermis dans leur foi ».

Puis des témoignages ont conforté notre espérance que vivre ensemble est possible et nécessaire.

L’école catholique de Sainte-Marie de Trappes, un lieu de rencontre où l’on apprend à vivre ensemble. «  70 % des élèves sont musulmans » nous confie la directrice, Magali Menard. « Pourquoi viennent-ils ? Parce qu’il y a un cadre, une bienveillance, un accompagnement de tous les instants et où on parle de Dieu. Le contrat est clair pour tous : c’est une école catholique et on parle de Jésus. Il n’y a pas de barrière, on fait histoire commune. Nous y arrivons en dialoguant avec les familles et à l’écoute des enseignants. Tout homme est une histoire sacrée. »

A Sartrouville, Jacques Dumoulin, diacre a rappelé l’importance pour chacun de se former, de bien déjà se connaitre comme chrétien pour pouvoir connaitre l’autre. Puis Lala, mère de famille dont la joie de croire a stimulé chacun. Engagée dans sa paroisse, elle témoigne par sa manière d’être dans son voisinage, de sa foi et de sa pratique. « Lors des différentes fêtes religieuses, on s’offre des friandises. On vit avec nos différences ».

Bénédicte Bergeron

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