Tous migrants, osons la rencontre

Dans un premier temps, Pascal Brice actuel président de la FAS (Fédération des Acteurs de la Solidarité) et ancien directeur de l’Office Français de Protection des réfugiés et Apatrides (OFPRA) nous a brossé un tableau de la situation des migrants en France avec des mots forts et critiques envers les politiques autour des migrations, reconnaissant des éléments positifs (200 000 places en logement d’urgence) et d’autres négatifs (Manque de travailleurs sociaux, fragilisation des élus voulant accueillir des migrants, …) et soulignant l’utilité des associations comme celles à l’origine de la rencontre.

Les ateliers d’échange avec les personnes migrantes

Quatre ateliers thématiques étaient proposés pour permettre la rencontre et les échanges avec les personnes issues de l’immigration.

Quitter son pays (Animé par le CCFD-Terre Solidaire)

Trois jeunes migrants originaires du Cameroun et du Rwanda ont raconté de manière très simple et émouvante leurs parcours chaotiques (passages par plusieurs pays, voyage de plusieurs années, …) et pavés d’embûches (un séjour en prison, une traversée périlleuse et à hauts risques de la Méditerranée, …) pour quitter leur pays et rejoindre l’Europe.

Se poser et être accueilli (animé par AMD Yvelines et Voisins Solidaires de Versailles)

Deux familles ont témoigné de leur arrivée en France et des difficultés rencontrées. Ce fut un moment émouvant car affleurait dans ce récit, plein de pudeur, la souffrance encore si proche éprouvée par chacun.

Cette errance, d’hébergement provisoire en hébergement provisoire, et la main tendue, rencontrée par hasard, font qu’ils sont là aujourd’hui pour nous le raconter : de l’angoisse, de la peur mais aussi des solidarités qui redonnent du sens.

S’établir en France (animé par La Cimade, RESF et la CFDT)

Plusieurs récits ont décrit les difficultés pour obtenir un titre de séjour, un travail ou une formation, un logement :

– les difficultés d’une avocate réfugiée, originaire du Congo pour trouver un travail (diplôme non reconnu) qui doit reprendre des études et n’arrive pas à trouver des stages.

– une famille qui a accueilli et logé un jeune guinéen et l’aide dans ses démarches.

– des jeunes de différents pays africains évoquant leurs difficultés pour obtenir des papiers, suivre des formations.

Les problèmes des mineurs non accompagnés, sans papiers, ballottés entre le statut de mineur ou de jeunes majeurs et la durée excessive du traitement des dossiers (2 à 3 ans) ont été mis en évidence.

S’épanouir localement (animé par le Secours Catholique)

Deux jeunes femmes ont témoigné dans cet atelier à partir de quelques questions sur les freins rencontrés, les surprises, et les manques actuels pour se sentir pleinement épanouies : l’une, d’origine sénégalaise, venue rejoindre sa sœur déjà installée en France et qui travaille actuellement comme auxiliaires de vie ; l’autre, d’origine burundaise, venue rejoindre son mari, diplomate affecté en France.

Les fruits de cette journée

M. le Maire de Versailles et l’adjointe aux associations ont participé à une partie de l’après midi, conclu par un pot amical préparé par Artisans du Monde.

A l’invitation de L’Evangile, les associations de laïcs telles que le CCFD-Terre solidaire et le Secours Catholique ont permis que la question des plus fragiles dans notre société ( en particulier les migrants) soit abordée dans un lieu public (la mairie de Versailles) de manière apaisée, sans nier sa complexité .

Les personnes migrantes ont pu témoigner et échanger avec les 200 personnes présentes, ce qui était également l’objectif de cette journée.

Appuyons nous sur ces résultats pour continuer à rechercher des solutions allant dans le sens du bien commun, en sollicitant nos concitoyens sur des sujets de société.

Daniel Ferrand
CCFD – Terre Solidaire Yvelines

Pour plus d’information : « osonslarencontre78@gmail.com »

Contacter la Pastorale des Migrants et des Réfugiés

Photo de couverture : © Paul Sableman