Les actes de la matinée “Terres d’Espérance 78” du 27 novembre 2021

En Yvelines comme ailleurs, les habitants sont de plus en plus déconnectés des réalités agricoles qui les entourent. Devant l’ignorance et le malaise, des agriculteurs nous interpellent : “l’Eglise n’a t’elle pas un rôle de médiation à jouer ?” Pour approfondir ce sujet, 3 interventions ont précédé les échanges en ateliers :

– Un retour sur l’expérience locale menée en Pays Houdanais pour le Temps de la Création de septembre 2021, avec notamment M. Philippe Duchemin, agriculteur « conventionnel » et maraîcher « bio ».

– Un état des lieux par M. Xavier Guiomar, géographe, enseignant-chercheur a AgroParisTech et Maire de Châlo Saint-Mars (91)

– Mgr Luc Crepy, notre évêque, a conclu cette première séquence que l’on peut suivre intégralement dans la vidéo suivante :

 

Quelques témoignages

La solitude des agriculteurs, leur sentiment d’être incompris par la société, ont été exprimés :

« Lorsque je suis sur mon tracteur, dans mon champ, et que je répands quelque chose derrière moi, il m’arrive souvent de répandre des algues : que pense le citadin qui passe en voiture ? Il croit que j’empoisonne la terre ! Dans tous les cas, ce n’est jamais simple pour moi de mettre des pesticides sur mes terrains. Qui peut savoir ce qu’il y a dans ma tête à ce moment-là ? »

… et aussi la complexité toujours plus grande du métier :

«  En plus de notre connaissance de la terre et de son exploitation, nous devons être chimistes, comptables, informaticiens, hauts techniciens… Tout est tracé, mesuré ; rien n’est fait au hasard. Lorsque je travaille en conventionnel, j’ai un grand respect pour la règlementation ; par contre, je suis toujours mal considéré par les médias, la société civile. Lorsque l’on passe dans l’aventure bio, on a en plus le sourire du consommateur. »

Quel rôle l’Eglise peut-elle jouer ?

Les ateliers ont fait écho aux interpellations de notre évêque.

“Le travail en petit groupe a permis à chacun de dire son ressenti et ses envies d’inventer des modes de rencontres concrètes et pour toutes les générations.  Finalement on se rend compte que de part et d’autre, le besoin de se parler est très important.“ 

Parmi les nombreuses pistes ouvertes, 3 sont d’ores-et-déjà mises sur le métier pour 2022 :

• « Manger … on l’a tous en commun !  » : alors, travaillons les liens qui nous unissent à partir de l’alimentation ! Est-il possible de faire du local dans les Yvelines ? (avec la Pépinière Laudato Si’, le Secours Catholique, …)
• Développer une « alliance » entre mouvements scouts et un réseau d’agriculteurs, pour que les 15 000 scouts des Yvelines découvrent, à l’occasion de leurs sorties et camps, la réalité et la beauté des métiers de la terre .
• A l’automne 2022, rendez-vous est pris par Mgr Crepy avec agriculteurs, éleveurs et tous : à la 952^ème foire St-Matthieu de Houdan, au cœur de ses traditions populaires.

“Terres d’Espérance” qu’est ce que c’est ?

L’idée d’assises nationales de l’Eglise en monde rural « Terres d’Espérance » a été lancée par une quarantaine d’évêques à l’Assemblée plénière de Lourdes de novembre 2017. Dans les Yvelines, une délégation s’est constituée « Terres d’Espérance 78 », réunissant agriculteurs, membres d’associations, membres de l’Église.

Contact : rural@catholique78.fr