Sainte-Julitte à Saint-Cyr
Personnaliser une église construite après-guerre
En juin 1944, l’église de Saint-Cyr-l’École a été détruite à 90 % par un bombardement aérien. Dans les années 60, une nouvelle église est construite grâce aux dommages de guerre, non loin de l’emplacement de l’église du XIXème siècle. Cette grande église, qui comporte aussi des salles de réunion, un presbytère accolé et un baptistère, vient de faire l’objet en 2011 d’importants travaux de rénovation et d’embellissement. L’effort s’est porté essentiellement sur l’espace de gloire qui avait été conçu et réalisé avant les recommandations de Vatican II, en matière de liturgie. Pour diminuer l’impression de vide de cet espace, mieux le délimiter, lui donner toute son importance et sa lisibilité, on a créé un encadrement en béton qui s’inscrit parfaitement dans l’architecture de l’église. Il est en continuité avec les piliers de béton qui structurent la nef, concentrant ainsi les regards sur l’autel.
Ambon, L’immense autel a été diminué en longueur, la pierre récupérée a été utilisée pour un nouvel ambon afin de créer une unité entre les deux tables de la Parole et de l’Eucharistie.
Surtout, ce qui illumine véritablement cette église c’est la réalisation, sur le mur du chevet, d’une immense mosaïque aux couleurs chaudes, jaune, orange, brun, création du mosaïste Walter Feltrin. C’est une œuvre non figurative qui suggère « le passage de l’ombre à la lumière », nous dit Lucile, une paroissienne de Saint-Cyr.
L’éclairage a été complètement revu, des lampes pendantes modernes améliorent le confort des fidèles et des éclairages au sol, au bas des piliers, mettent en valeur l’architecture de l’église.
Voici le témoignage de Véronique, paroissienne : « D’un bâtiment glacial, utilitaire et sans caractère, l’église de St-Cyr est devenue pour moi un lieu et un espace qui m’invitent à une rencontre. L’amélioration de l’éclairage, le réaménagement du chœur, que je trouve réussi, grâce aux matériaux utilisés qui reprennent le béton d’origine mais retravaillé, grâce aussi à la réalisation de la mosaïque, tout cela donne à notre église du relief, de la lumière et du mouvement « en hauteur, en largeur et en profondeur ». Lorsque j’entre dans l’église je m’y sens attendue et invitée…Invitation à me laisser rejoindre par la lumière et la présence de l’invisible suggérée par la mosaïque. Invitation à repartir vers les rencontres qui m’attendent, habitée par cette présence. »
Ambon, tabernacle et mosaïque
Suzanne Orain