Témoignages sur la fécondité du Sacrement des malades
Lors du Dimanche de la Santé, de la fête de Notre-Dame de Lourdes et lors de la Journée mondiale de prière pour les malades, nos communautés entourent ceux qui auront demandé à recevoir le Sacrement des malades. Laetitia et le père Thierry Faure témoignent de la force et de la paix qu’il procure.
Témoignage de Laetitia
Le diabète m’a choisie il y a maintenant 6 ans. Toute maladie, toute vieillesse atteint le corps, mais aussi l’esprit. La souffrance du corps chez les uns ou la diminution de leurs capacités physiques pour les autres, rend les malades vulnérables à toute agression, alors que c’est dans la maladie qu’ils ont besoin d’être forts. Non pas uniquement pour en guérir, mais aussi pour vivre ce à quoi Dieu les appelle, avec cette maladie.
Il y a 1 ans, peut être par hasard, mais surtout par la Providence, je tombais sur les pages du diocèse consacrées au sacrement des malades. J’ai toujours cru que ce sacrement était réservé aux mourants. Et non ! Il est réservé aux malades, c’est tout. Par ce sacrement, l’Esprit Saint vient réunifier la personne abîmée et lui donner Sa force. Reçu par un mourant, il permet à la personne, effectivement, de revenir à la paix, pour partir. Reçu par un vivant, il permet à la personne de vivre ce à quoi Dieu l’appelle, en paix.
Pour ma part, ce que j’ai vécu en recevant le Sacrement des malades est plus fort et plus impressionnant que les piscines de Lourdes ! C’est dire… Très particulièrement et plus intensément depuis ce sacrement, j’ai rencontré la puissante présence de l’Esprit Saint.
Témoignage du Père Thierry Faure
C’est tout récemment que j’ai pu expérimenter moi-même la triple fécondité du sacrement des malades : pour le malade lui-même ; pour son entourage ; pour le monde, à travers les propres intentions portées par lui-même, par l’Eglise, par Dieu. Sachant Jésus avec nous, ici et maintenant, au bout, là-haut, quelle grâce de pouvoir donner sens et fécondité à ce passage, à l’insupportable.
Fécondité pour le malade lui-même : pour qu’il soit fort et apaisé devant la maladie ou la mort possible, l’inquiétude ou l’angoisse, la souffrance, le temps… la dimension pénitentielle du sacrement rend celui qui le reçoit plus vrai avec lui-même, avec les autres, avec Dieu. Il prend conscience de sa pauvreté et de sa fragilité, de son impuissance et donc de la nécessaire force de Dieu, des sept dons de l’Esprit. Il peut aller sans peur pour la rencontre définitive du Christ…
Fécondité pour son entourage proche qui l’accompagne dans l’épreuve, une communion aimante et priante par la foi, l’espérance et l’amour partagés. Pour recevoir moi-même le sacrement des malades, j’ai d’abord pensé à une célébration discrète. Je me suis rappelé l’insistance avec laquelle j’invite les personnes qui le demandent de le recevoir en communauté. Cela rejoint parfois leur désir discret d’être entourées de leur famille ou d’amis, de l’aumônerie à l’hôpital, de paroissiens. J’ai finalement choisi la messe dominicale. Ce ne fut pas facile mais heureux. Quelle force ! Quelle communion ! Nous donnions ainsi le témoignage vivant de la dimension essentielle de cette prière pour les malades, pour l’Eglise, trop discrète dans nos liturgies ou trop théorique… Elle doit pourtant être incarnée et s’exprimer concrètement, physiquement, pour les malades comme pour ceux qui les entourent et les soignent. Ce fut encore le cas avec émotion et joie partagées quand l’aumônière et les visiteuses de Villejuif ont participé à une messe célébrée par un confrère dans ma chambre d’hôpital…
Enfin fécondité pour le monde : si notre souffrance est participation à la Passion du Christ, c’est bien pour le Salut du monde que nos corps prient avec Lui, parfois silencieusement, douloureusement, pleurant, comme Lui-même… car Il n’a pas fait semblant ! C’est donc pour le Salut du monde que le sacrement des malades est célébré, pour nous aider, malades, souffrants, à être après Lui, avec Lui, un canal de la grâce pour où et pour qui Il saura et voudra la dispenser… Cette ouverture de la souffrance à Son Amour fait sortir de l’atrophie, de l’enfermement. Elle empêche de se recroqueviller sur soi et ouvre à la charité qui seule permet de transcender la souffrance, de lui donner un sens rédempteur et de justifier pleinement le sacrement des malades et la prière des frères.
Pour moi évidemment, la prière s’est faite intense pour l’Eglise elle-même, pour notre Diocèse, les confrères prêtres et évêques, alors que j’étais réduit à l’impuissance en ces temps de Noël où nous nous donnons tant … ! L’action de Dieu nous échappe, nous ne sommes que des instruments, Son œuvre ne nous appartient pas, y compris les effets de la prière, des sacrements… quel dessaisissement mais quelle assurance à la fois.
Pour en savoir plus sur le Sacrement des malades
Propos recueillis et mis en forme par Valentine Faure