Logo diocèse de Versailles

Saint-Vigor à Marly-le-Roi : un nouvel aménagement


Une restauration pour retrouver les intentions des artistes du XVIIe et pour un nouvel élan missionnaire

C’est d’abord la lumière qui étonne quand on entre dans l’église Saint-Vigor de Marly-le-Roi. Le gris d’un ciel de mai ne fait pas obstacle à la luminosité qui baigne l’édifice. Oui la clarté est reine ici. Il semble même qu’elle aie présidé à la restauration du monument, qu’elle se fasse catéchèse et qu’elle agisse sur le cœur des hommes et des femmes qui y pénètrent.

Ne pas faire du neuf

La restauration de l’église fut la grande affaire de ces trois dernières années. Définie comme « réparation, rénovation et création » par le père Olivier de Rubercy, le maire de Marly l’aurait même qualifiée de résurrection… C’est peu de dire qu’elle a suscité engagement, enthousiasme et passion chez les fidèles et chez les autres.  Seule église rurale construite par Jules Hardouin Mansart en 1688, c’est un édifice de la contre-réforme dont l’autel en marbre et les statues d’anges viennent de l’ancienne chapelle du château de Versailles, celui devant lequel se sont mariés Louis XIV et Madame de Maintenon. En décembre 2012 , l’église avait retrouvé de la lumière grâce à l’ouverture des baies latérales d’origine. Le grand chantier suivant, commencé au moment du tricentenaire de la mort du roi soleil en 2015 et qui vient de s’achever, n’a pas eu comme objectif de « faire du neuf » mais de remonter dans le temps pour renouer avec l’esprit de cette fin du XVIIème, de protéger l’œuvre et la restituer telle que les artistes et les compagnons l’avaient imaginée.

L’enjeu est missionnaire

Célébrer dans un lieu embelli, sur un emmarchement recentré, un autel avancé, un nouveau mobilier liturgique, des vitraux nettoyés et plus lumineux, la fresque de l’Esprit Saint retrouvée, des boiseries restaurées…n’est pas anodin pour les visiteurs, les fidèles et le célébrant.  L’église a été fermée aux célébrations pendant deux ans. Sa réouverture a suscité une grande attente et quelques résistances voire des conflits. Il a fallu écouter et expliquer avant de décider que la messe serait dorénavant le dimanche matin pour toucher plus de personnes.  Car l’enjeu est bien missionnaire, le lieu est d’abord cultuel, St Vigor n’est pas un musée, répète Olivier de Rubercy.  Avant tout la beauté des lieux sert la prière personnelle et liturgique, incite au respect, à l’admiration. L’église se fait catéchèse quand Olivier Chéneau, le sacristain bénévole fait visiter « son » église et montre aux visiteurs, marcheurs ou touristes les tableaux restaurés où se déroule la vie de Jésus. Oui les manifestations culturelles, l’orgue, les concerts, les visites sont ici les instruments de la mission. Ils incitent des habitants à rencontrer le père curé, telle cette jeune française musulmane frappée par la beauté de l’édifice et …le confessionnal, ou ce couple de jeunes tunisiens émus et réceptifs aux explications catéchétiques.

Des projets, le père de Rubercy en a…L’église est ouverte tous les jours, de 8h à 20h, elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques.  Sa restauration de grande ampleur -fondations, charpente, aménagement intérieur – a suscité un nouvel attachement des paroissiens et des marlychois. La sérénité de l’endroit invite aux visites historiques ou aux haltes spirituelles qu’il faudrait organiser avec des équipes d’accueillants. Pour l’ouvrir à tous, le partager et déployer l’élan missionnaire dont notre monde a soif.

Sabine de Maupeou, mai 2019