Des célébrations en rite maronite à Montigny-Voisins
En union avec la Paroisse de Montigny-Voisins, des messes en rite maronite sont régulièrement célébrées à l’attention des Chrétiens d’Orient résidant dans les Yvelines.
Familles installées, ou migrants de première génération, les Chrétiens d’Orient habitant les Yvelines, poussés par l’élan de la foi, ressentent le besoin de se retrouver dans des assemblées ecclésiales où leur langue et leur rite d’origine sont mis à l’honneur. Loin de toute nostalgie, c’est une nécessité qu’ils ressentent pour eux-mêmes et pour leurs enfants. Venant du Liban, de Syrie ou d’Irak, ils parlent l’arabe et certains pratiquent le Syriaque, qui sont les langues de la liturgie maronite.
Génèse des messes en rite maronite dans les Yvelines
Évoquée lors des travaux du synode diocésain sous la direction de Mgr Eric Aumonier, la situation des Chrétiens d’Orient a donné lieu à plusieurs rencontres et à une première célébration en rite maronite le 18 mars 2012, en l’église Saint Pierre du Lac de Montigny le Bretonneux.
Or, en juillet 2012, le Patriarcat maronite du Liban a nommé un évêque des maronites de France, en la personne de Mgr Nasser Gemayel.
Mgr Gemayel et Mgr Aumonier ont concélébré le 26 septembre 2015, une messe inaugurant un cycle mensuel en rite maronite, avec le projet de créer une paroisse pour les Chrétiens d’Orient.
Préfigurant cette paroisse, la Mission Saint Jean Maroun, créée en 2016, en constitue la première pierre.
Des célébrations vivantes
La Mission offre ainsi aux Chrétiens d’Orient un lieu d’accueil pour maintenir vivantes leurs racines dont ils ont souvent été coupés du fait des guerres qui ont ravagé leurs pays d’origine. Pourtant, dans un souci d’unité, les célébrations sont ouvertes à tous les pratiquants qui peuvent suivre la messe grâce à des projections en langue française. Les messes dominicales selon le rite maronite sont bimensuelles en temps ordinaire auxquelles s’ajoutent les célébrations des vendredis de carême, à 20h, à l’église Saint-Martin ou à Saint-Pierre du Lac.
Spécialement animé par le souci de la catéchèse, le rite maronite a la même structure que le rite latin et partage avec lui un énoncé commun de la foi selon le symbole de Nicée-Constantinople. La liturgie prend une belle ampleur lors des grandes fêtes, avec une accentuation particulière pour la Semaine Sainte. Le jour des Rameaux est très festif. La cérémonie du Vendredi Saint est marqué par le rite de la mise au tombeau où un linceul rempli de fleurs est porté en procession. Les paroles de la consécration sont dites en langue Syriaque, proche de l’Araméen de l’époque du Christ.
Un rite ancestral, bien actuel
L’église catholique maronite remonte au cinquième siècle, fondée par les disciples d’un ermite syrien, saint Maroun. Après sa mort, un monastère s’élèvera sur son tombeau entre Alep et Hamah (Syrie) et deviendra un grand lieu de pèlerinage. Ce monastère sera la capitale religieuse des chrétiens de Syrie qui dès lors furent appelés “ceux de Maroun” ou maronites. “A l’exemple de Saint Maroun, et sous l’influence de sa vie édifiante, beaucoup de disciples vouèrent une bonne partie de leur existence à la prière, tandis que d’autres s’isolaient sur les cimes des montagnes, ou se cloîtraient dans les grottes pour communier avec le divin. La renommée et la sainteté de Maron étaient si grandes que Saint Jean Chrysostome lui dépêcha une lettre vers l’an 405 qui témoignait du respect qu’il vouait au Saint et demandait d’intercéder pour lui dans sa prière.” (source : vie de Saint Maron – Opus Liban)
L’Eglise maronite est restée unie à Rome lors du grand schisme d’Orient (Concile de Chalcédoine de 451). Le dogme est donc identique à celui de l’Eglise catholique, seul le rite change. Principalement implantée au Liban et parmi la diaspora libanaise, en raison du déplacement du patriarcat maronite dans les montagnes du Liban au VIIIème siècle face à l’expansion musulmane, l’Eglise maronite est représentée en France par une dizaine de paroisses ou communautés religieuses réunissant plus de 80 000 fidèles au sein de l’Éparchie de Mgr Gemayel.
saint Maroun est à ne pas confondre avec saint Jean-Maroun (Youhanna-Maroun), premier patriarche maronite d’Antioche (en 685). Il est resté célèbre pour son enseignement oral et écrit contre les hérésies de l’époque et serait enterré à Kfarhay, près de Batroun, au Liban, monastère qu’il aurait reconstruit sur les ruines du précédents où 500 moines auraient été assassinés.
L’Eglise maronite vénère aussi trois saints issus tous de la même région au nord du pays et quasiment contemporains : saint Charbel Makhlouf (1828-1878), patron du Liban, sainte Rafqa -Rebecca -(1832-1914) et saint Neemtallah Hardini (1805-1858), témoins d’une école de sainteté de l’époque, dont le maître était Neemtallah. Leurs tombeaux sont devenus d’importants lieux de pèlerinage respectivement au monastère Saint-Maroun à Annaya, monastère Saint-Joseph à Jrebta, et monastère Saint-Cyprien à Kfifane.
Les Libanais vénèrent également 2 bienheureux, Frère Estéphan Nehmeh du même monastère de Kfifane, et Père Jacques – ou Abouna Yaacoub – prêtre Capucin considéré comme le saint Vincent de Paul libanais.
Philippe de Pompignan
Pour en savoir plus
- Article “N’oublions pas les Chrétiens d’Orient”
- Site de l’Éparchie maronite ND du Liban de Paris
- Décret du Concile Vatican II, ORIENTALIUM ECCLESIARUM
- Article « Maronites » sur le site de la Conférence des Evêques de France
- Article concernant Mgr Maroun Nasser Gemayel sur le site de la Conférence des Evêques de France
Merci à G. Bouchard pour ses informations et pour les illustrations.
Pour recevoir les informations de la Mission : st.jean.maroun@gmail.com