Logo diocèse de Versailles

Yom HaShoah : Journée du souvenir de la Shoah et de l’héroïsme


La Shoah constitue une agression contre la possibilité même d’un ordre de la moralité et, en ce sens, elle représente bien un signal d’alarme qui s’adresse à toute l’humanité.

Yom HaShoah  יום השואה yom ha-sho’āh « Journée de la Shoah », officiellement dénommé Yom ha-zikaron, « Journée du souvenir pour la Shoah et l’héroïsme », est une date fixée par l’État d’Israël dans la seconde moitié du XXe siècle. Initialement conçue pour rendre hommage aux insurgés du ghetto de Varsovie et autres partisans juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, considérés comme autant de frères d’armes et précurseurs des pionniers de la nation israélienne, elle s’étend à mesure de la compréhension du phénomène à l’ensemble des victimes de la politique nazie d’extermination du peuple juif.

La commémoration se tient le 27 du mois hébraïque de nissan dans le calendrier hébraïque. Elle donne lieu en Israël à diverses cérémonies civiles, la principale se tenant à Yad Vashem, et à d’autres coutumes, dont les Sirènes du souvenir et la Marche des vivants, observées par l’ensemble de la population juive israélienne, à l’exception de certains milieux orthodoxes et haredim.

Le 27 janvier 1945, l’Armée rouge libérait le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Dans ce lieu, entre un million et un million et demi d’êtres humains ont été assassinés. L’écrasante majorité était des juifs. C’est ce jour qui a été choisi par l’ONU comme date de commémoration internationale de la Shoah. Par la résolution 60/7 intitulée « Mémoire de l’Holocauste » qu’elle a adoptée le 1er novembre 2005, l’Assemblée générale a décidé que les Nations Unies observeraient tous les ans,  le 27 janvier, cette Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.

Pourquoi commémorer l’Holocauste ?

Avishai Margalit, philosophe et professeur de philosophie à l’Université hébraïque de Jérusalem, tente de répondre à cette question :

La question éthique est la suivante : la commémoration de la Shoah est-elle un devoir et, si tel est le cas, à qui incombe ce devoir ? A l’humanité entière : telle est la réponse contenue dans l’idée d’établir une journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste. Je suis d’avis qu’il est légitime d’exiger cette commémoration de l’ensemble de l’humanité, tout en ayant conscience que cela ne va pas de soi et qu’une telle injonction requiert d’être justifiée.” (…) “Toutefois, l’unicité de la Shoah n’est pas ce qui fonde moralement ce devoir de mémoire. S’il y a un sens à ce que l’ensemble de l’humanité s’associe à cette commémoration, c’est parce que la Shoah est une manifestation du mal radical. Or, avec le mal radical, ce sont les fondements mêmes sur lesquels repose l’ordre de la morale qui sont ébranlés. Supposer une humanité commune à tous les hommes représente en effet une condition de base à l’établissement d’une morale. Avec leur conception raciste, leur politique de destruction systématique des juifs, les nazis ne se sont pas contentés d’adopter une conduite immorale dans les faits. Ils ont ébranlé le présupposé fondamental sur lequel repose une humanité partagée. La Shoah constitue une agression contre la possibilité même d’un ordre de la moralité et, en ce sens, elle représente bien un signal d’alarme qui s’adresse à toute l’humanité.

Comment enseigner la Shoah ?

En France, la Shoah peut être abordée avec des élèves à partir de dix ans, mais l’étude de cette période complexe est véritablement approfondie dans les classes secondaires. L’enseignement de la Shoah, pour lequel l’histoire d’Anne Frank peut constituer un excellent levier pédagogique, permet d’introduire en classe les concepts d’antisémitisme, de racisme et de discriminations – et de lier l’analyse des événements du passé aux enjeux du présent.

Les objectifs visés sont de :

  • Transmettre des connaissances sur la Seconde Guerre mondiale et sur la Shoah,
  • Amener les élèves à percevoir le génocide comme processus graduel,
  • Introduire les notions d’antisémitisme, de racisme et de discriminations,
  • Amener les élèves à établir des liens entre ces connaissances et leur quotidien, entre passé et présent,
  • Amener les élèves à être en capacité d’agir devant une situation injuste.

Plusieurs outils et sites pédagogiques existent :