Pourquoi est-il important de connaître le judaïsme ?
Depuis la proclamation de Nostra Aetate (1) lors du Concile Vatican II (1965), les relations entre Juifs et Chrétiens ne cessent de se construire, de se renouveler, de s’approfondir. De plus en plus de personnes s’intéressent et se plongent dans la découverte du judaïsme, pourquoi ?
La découverte du judaïsme survient dans la vie d’une personne pour plusieurs raisons : familiales, historiques, religieuses… Souvent un événement, une rencontre, un voyage… vont être le déclencheur de cette découverte du judaïsme et du peuple juif. Il s’agit alors souvent d’un cheminement intérieur, propre à l’histoire de chacun, qui mystérieusement se transforme en véritable passion. Pourquoi ?
Connaître le judaïsme pour mieux connaître Jésus.
Au premier abord, au-delà de l’intérêt intellectuel ou culturel, la connaissance du judaïsme constitue une richesse spirituelle inépuisable pour le catholique qui souhaite approfondir sa foi dans le Christ. Il va entrer dans tout ce qui constitue la vie juive, la prière juive (celle du Christ), la pensée juive, les fêtes juives, l’histoire de ce peuple juif. Dieu a confié au peuple juif un projet de salut pour l’humanité, et c’est dans ce peuple que Jésus est né. Se rapprocher du judaïsme, c’est aller véritablement à la rencontre du Christ.
Connaître le judaïsme pour se rapprocher du peuple juif.
« Il ne s’agit pas seulement d’établir, sur un plan humain, des relations de respect réciproque : nous sommes appelés, comme chrétiens et comme juifs, à nous interroger en profondeur sur la signification spirituelle du lien qui nous unit. Il s’agit d’un lien qui vient d’en-haut, qui dépasse notre volonté et qui demeure intact, malgré toutes les difficultés de relations malheureusement vécues au cours de l’histoire. »
Discours du Pape François, Centre Heichal Shlomo, Jérusalem, Lundi 26 mai 2014.
Toute personne entrant dans cette démarche d’ouverture vers le judaïsme découvre et progresse dans la compréhension du lien mystérieux qui unit juifs et chrétiens. Le judaïsme permet de vivre cette estime mutuelle, dans le respect de l’autre. Et cette amitié participe à la construction de l’Eglise d’aujourd’hui : l’accueil de l’alliance telle que Dieu l’a donnée à l’homme, et l’accueil de sa miséricorde.
“Nous sommes parvenus à un moment historique où un vrai dialogue, interrompu il y a presque deux millénaires, peut à nouveau commencer – un dialogue, il est vrai, poursuivi comme à voix basse par d’éminents esprits trop vite oubliés. Il ne supprimera certes pas les oppositions ni les différences entre juifs et chrétiens. L’approfondissement croisé de la Parole de Dieu fera comprendre avec respect ce que l’Esprit donne à chacun de comprendre et de croire. Chrétiens et juifs se découvriront nécessaires les uns aux autres dans une vision plus vive et plus forte de la grandeur du don de Dieu et de la beauté de la destinée de l’homme.”
Cardinal Jean-Marie Lustiger, La promesse, Parole et Silence, 2002.
(1) « L’Église ne peut oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les Gentils… Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. ».
Nostra Aetate ch. 4, Concile de Vatican II, 1965.