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Un hommage en bande dessinée : Pierre de Porcaro, prêtre, clandestin, volontaire


Cette BD “Pierre de Porcaro, prêtre clandestin volontaire”,publiée par les Editions Plein Vent, sera disponible en librairie dès le 19 février 2025. 48 planches avec de magnifiques illustrations de Venzac sur un scénario du P. Pierre Amar qui a déjà écrit plusieurs livres et pièces de théâtres. Un dossier historique complète l’ouvrage pour que l’héritage spirituel du vicaire de la paroisse de Saint-Germain-en-Laye persiste dans notre diocèse.

Notre évêque, Mgr Luc Crepy, recommande cette BD  à tous, jeunes et moins jeunes : “Je suis particulièrement heureux de préfacer cette bande dessinée écrite par le père Pierre Amar
et illustrée par une personne du diocèse. Elle retrace, de manière accessible et vivante, l’itinéraire singulier et riche de l’abbé de Porcaro. Pour devenir d’authentiques disciples missionnaires du Christ, nous avons tous besoin d’exemples et de modèles. (…) Nous n’aurons probablement pas à vivre tout ce qu’il a vécu, mais nous sommes tous invités – comme lui – à espérer, aimer et servir.

Pierre de Porcaro, ordonné prêtre en 1929, professeur au petit séminaire de Notre-Dame du Grandchamp à Versailles, est nommé vicaire à Saint-Germain-en-Laye en 1935. Il y fonde un patronage afin de réveiller la foi des jeunes. Il était aussi aumônier du groupe Scouts de France à Saint-Germain-en-Laye, un groupe nommé aujourd’hui St-Germain-Porcaro, à sa mémoire.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en 1940. Il organise la vie spirituelle du camp avec d’autres prêtres poursuivant la formation théologique et biblique des séminaristes. Il est libéré au bout d’un an.
En 1943, à l’appel de son évêque, Pierre de Porcaro accepte de partir comme aumônier clandestin du STO à Dresde. A la suite d’un accident de travail, il rentre en France en convalescence. Conscient des risques, il choisit de repartir en Allemagne.
Arrêté le 11 septembre 1944, en application du décret nazi de persécution du 3 décembre 1943 contre l’apostolat catholique auprès des travailleurs étrangers en Allemagne, il est emprisonné à Dresde avant d’être transféré en janvier 1945 à Dachau, près de Munich. Les difficultés de la détention ne freinent pas son formidable élan apostolique qui le pousse à se donner sans compter à tous. En soignant les malades du typhus, il contracte en février la maladie, et meurt à quarante ans le 12 mars 1945 dans la baraque 26.
Tout au long de sa vie, Pierre de Porcaro n’aura de cesse de proclamer la parole du Seigneur. La fécondité de son ministère et de l’offrande qu’il fit de sa vie n’ont cessé de marquer jusqu’à aujourd’hui de nombreux chrétiens, sa mémoire est notamment encore très vive à Saint-Germain-en-Laye. Il était, selon les mots d’une paroissienne, « un authentique témoin du Dieu vivant révélé en Jésus Christ ».

 

 

Un modèle pour les séminaristes de Versailles

Le séminaire du diocèse de Versailles, fermé à la fin des années 1970, a rouvert en 2006. Mgr Eric Aumonier, alors évêque de Versailles, a souhaité le placer sous le modèle missionnaire de Pierre de Porcaro, lui donnant le nom de :« Séminaire de Versailles, Les Maisons Pierre de Porcaro ».
Tout au long de sa vie, Pierre de Porcaro s’est distingué par sa volonté de soutenir les vocations sacerdotales. Sa force prenait sa source dans son union au Christ par la célébration de la messe et dans son amour pour la Vierge Marie. Enfin il était convaincu de l’importance de la formation religieuse des jeunes pour les aider à s’approcher du Christ. « Le père de Porcaro prêchait pour les vocations et beaucoup sont arrivés au séminaire grâce à lui » se souvenait, il y a quelques années, le père Michel Pinard qui l’avait côtoyé au petit séminaire Notre-Dame du Grandchamp.

Une cause de béatification ouverte

« Martyros en grec veut dire témoin, explique le P. Pierre Amar qui a scénarisé la bande-dessinée, à Gloria Magazine. Cinquante hommes, prêtres, religieux mais aussi laïcs, sont morts dans les camps nazis des suites de la persécution déclenchée par le IIIème Reich contre tout ce qui était chrétien en Allemagne. Ils ont été les témoins de l’espérance chrétienne mais aussi de la dignité de l’homme face à la barbarie nazie. Ils ont été arrêtés pour le simple fait d’être chrétiens, comme d’autres – à la même époque – étaient arrêtés et exterminés pour le simple fait d’être juifs. (…) Par souci de cohérence, et parce que l’itinéraire de ces hommes pourtant divers se fond dans un sacrifice unique, on a très vite rassemblé leur cause de béatification en un seul dossier. Il existe déjà d’autres exemples de causes collectives : certains martyrs de la Révolution française de 1789 ou encore des martyrs de la guerre d’Espagne de 1936 ont été béatifiés.”

Pierre de Porcaro écrivait, lors de sa retraite d’ordination : «  il faut que je devienne un saint. C’est le seul moyen de m’assurer plus tard un ministère fécond. Je crois pouvoir le dire en toute sincérité : j’ai soif des âmes ». Avant de partir en Allemagne, envoyé par son évêque, il écrivait : « Oui mon Dieu, j’accepte avec toute la volonté possible, tout, y compris d’en mourir, de mourir sur une terre étrangère, loin de tout, loin de tous ». Et dans une de ses dernières lettres avant son arrestation : « Je ne peux vous dire qu’une chose : toute la journée, j’offre tout d’un cœur joyeux avec le maximum d’amour possible. N’est-ce pas la qualité de l’amour qui féconde nos moindres actes ? Quoiqu’il arrive, tout se passera dans l’amour ».

Nous pouvons nous unir à leur prière en confiant la béatification du père Pierre de Porcaro au sein de la Cause officiellement introduite à Rome des Cinquante martyrs français de l’apostolat :
Dieu notre Père, Tu as appelé Pierre de Porcaro à offrir sa vie à la suite de ton Fils pour ton plus grand service dans le martyre en déportation.
Donne-nous ton Esprit-Saint, pour qu’à son exemple nous nous dépensions sans compter pour annoncer l’Évangile du Christ à tous ceux qui aujourd’hui ne le connaissent pas encore.
Nous te le demandons avec insistance que sa sainteté soit reconnue par sa béatification, et par son intercession, accorde à ton Eglise, les vocations sacerdotales dont elle a besoin. Amen.

 

Valentine Faure


Les auteurs tiennent à remercier vivement Mgr Maurice de Germiny, évêque émérite de Blois et délégué auprès de l’archevêque de Paris pour la cause de béatification des présumés martyrs du STO, pour son aide et ses conseils avisés ; l’abbé Pierre-Hervé Grosjean initiateur de ce projet ; le père Bruno L’Hirondel, curé de Saint-Germain-en-Laye, Mgr Matthieu Dupont et l’abbé Grégoire Leroux, respectivement ancien et actuel supérieur du séminaire de Versailles.

https://www.editionspleinvent.fr/product/124239/pierre-de-porcaro/

A noter, des conférences et une exposition sur Pierre de Porcaro à Saint-Germain – en-Laye du 04 au 17 mars