Un p’tit truc en plus, un film qui propose une formidable expérience humaine avec humour
Un regard sur le handicap et les travailleurs sociaux qui les accompagnent, une leçon d’humanité, une comédie inclusive et un questionnement sur les liens amoureux, familiaux et amicaux.
Comédie d’Artus, sortie cinéma en 2024 d’une durée d’1h39
Fiche d’animation à télécharger pour une analyse plus complète
Résumé
Deux malfrats, père et fils après un vol de bijouterie, se joignent au départ d’une colonie pour un groupe d’adultes en situation de handicap afin de fuir la police et passer incognito.
Propositions d’animation
A partir de l’humour manifesté dans le film
Le réalisateur est un humoriste. Cela colore bien sûr l’approche du film.
Qu’est-ce qui fait rire dans ce film ? Ces scènes, du plus lourd au plus subtil, font-elles rire tout le monde ? S’agit-il de caricaturer ? De se moquer ?
Tout au long du film, Marie reçoit des coups. Ce qui fait rire au début peut ensuite interroger ou inversement…. Que penser de cette répétition dans le film avec des gestes de plus en plus grave jusqu’à la faire saigner ? Marie est sans défense, comment prendre en compte la fragilité ? Même remarque autour du jeune en fauteuil roulant plusieurs fois oublié…
Dès le début du film, une phrase donne la tonalité. « je crois que le cœur, c’est quelque chose de très important et qu’il faut toujours parler avec son cœur…On ne voit bien qu’avec le cœur. » Quelles questions de société sont soulevées d’emblée ?
Le rire et l’humour participent à créer une ambiance joyeuse : comme des enfants, les personnes montrées savent s’amuser d’un rien, passent du rire aux larmes …Comment recevoir l’autre dans sa différence ?
En même temps le film comporte des invraisemblances qui participent au récit et son humour. (pourquoi la caissière se trouve-t-elle dans un supermarché loin du casse, pourquoi la police intervient-elle si vite vers le club aviron, le lieu d’accueil n’est manifestement pas fait pour des fauteuils, …)
Evolution des personnages
Dans le vivre ensemble proposé dans ce séjour de vacances, chacun se rend plus attentif à l’autre. Cela marque l’évolution de chacun au cours du récit. On pourra partir de chaque personnage pour retracer son chemin à partir des éléments cités en analyse en début de fiche et en poursuivant l’inventaire des personnages.
Paulo-Sylvain : il y a notamment une bascule en milieu de film où ce dernier s’implique dans l’animation et devient vrai avec tous. C’est d’ailleurs à ce moment qu’on apprend vraiment que Sylvain et Orpi sont père et fils.
Orpi, qui ne bouge qu’après l’arrestation de son fils.
Alice qui apprend aussi à être elle-même malgré la difficulté des choix à faire…
En évoquant la rencontre de Jésus avec Bartimée, quel écho provoque la question de Jésus « que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Autour du handicap
Un film vient raconter une histoire qui évoque des groupes de population bien réels et permet de renvoyer à une question sociale. Quel constat feriez-vous par rapport à ce que vous pouvez connaître ou penser du monde du handicap ? (Par exemple, une impression de proximité avec la réalité en justifiant par certaines scènes du film, des personnages qui semblent très vrais ‘bruts de décoffrage’, très naturels et sans filtre, des éducateurs qui peuvent parfois sembler dépassés…)
Si le film a rencontré autant de succès auprès du public, qu’est-ce qui vient rejoindre le spectateur ? On pourra en particulier pointer les scènes qui touchent chacun et font bouger Sylvain.
Comment communiquer avec l’autre ? Le réalisateur s’exprimait ainsi dans une interview « Nous, on est tellement empêtré qu’on arrive rarement à dire « je t’aime/ merci/ je suis content d’être avec toi » simplement. ». Que nous révèle la qualité de la relation ainsi exprimée ? Quel regard chrétien poser sur ce type de réflexion ?
Quelle réflexion suggère le film sur les différences et le vivre ensemble ? Comment le respect d’autrui et les valeurs comme la solidarité, l’égalité et le refus de toutes les formes de discriminations est-il soulevé ? (par exemple le geste de service du repas, le dialogue sur les parents, …)
Qu’est-ce qui est de l’ordre du visible et de l’invisible et qui peut perturber la vie quotidienne ?
On pourra s’appuyer sur les témoignages de jeunes mobilisés à la suite du film ou des réactions de professionnels.
Quelle est la thèse défendue par le réalisateur : « la réalité lourde du handicap, ce sont les privations de liberté, les violences subies en huis clos, la ségrégation ». Le groupe mis en scène dans le film vit en vase clos, porté par une association, institution qui accueille ces personnes porteuses de handicaps vraiment sévères. C’est toute la question de l’inclusion…
On pourra prolonger l’échange à partir des deux extraits magistériels suivants :
Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer intégralement, « même s’il est improductif, même s’il est né ou a grandi avec des limites. Car cela n’enlève rien à son immense dignité de personne humaine, qui n’est pas fondée sur les circonstances mais sur la valeur de son être. Quand ce principe élémentaire n’est pas sauvegardé, il n’y a d’avenir ni pour la fraternité ni pour la survie de l’humanité » Fratelli tutti, 107.
L’Église est notre maison, (contribution personnes handicapées au synode) : « Notre présence peut contribuer à transformer la réalité dans laquelle nous vivons, à la rendre plus humaine et plus accueillante. Sans vulnérabilité, sans limites, sans obstacles à surmonter, il n’y aurait pas de véritable humanité. »