Offrir aux jeunes la force et la joie de l’espérance en Christ – Extrait de la lettre pastorale de Mgr Luc Crepy
Notre évêque a rédigé une lettre pastorale aux catholiques des Yvelines pour se préparer à entrer dans l’Année Sainte jubilaire qui s’ouvre le 29 décembre 2024. Dans cet extrait il nous invite à être témoins d’espérance auprès des jeunes nombreux dans les Yvelines et confrontés à des questions existentielles fortes.
Notre département est l’un de ceux qui possèdent une population jeune importante et nos communautés sont largement investies auprès des jeunes générations. Celles-ci sont soumises, sous divers aspects, à des questions existentielles fortes. Ainsi, il paraît difficile, pour beaucoup, d’envisager l’avenir dans le monde actuel, ce monde marqué, entre autres, par les rudes et complexes questions de la situation de la planète et de la paix mondiale. L’erreur est souvent faite d’opposer l’espérance chrétienne à l’anxiété liée aux questions écologiques – l’éco-anxiété. Le chrétien n’est pas celui qui affirme que tout va bien et que nous serons sauvés par une providence tombée du ciel. Comme l’a bien montré le pape François – dans son encyclique Laudato Si’ – la foi chrétienne rejoint l’espérance écologique en affirmant l’urgence d’agir ! De même, il n’est pas simple, pour des jeunes, de devenir chrétiens aujourd’hui dans une société multi-confessionnelle où la religion est souvent renvoyée à la sphère de la vie privée et où l’Église connaît bien des difficultés. Ou encore face aux techniques et aux sciences qui semblent vouloir tout régir et donner le sens de l’existence¹, la jeunesse se trouve très seule face à des interrogations nouvelles et essentielles touchant la vie et la mort. L’horizon de notre monde – si beau pourtant, comme lors les derniers Jeux olympiques – apparait, pour bon nombre, incertain.
Des raisons d’espérer
Et pourtant, l’Église ne reste pas inactive et l’Esprit souffle ! Les dernières Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne, les rassemblements du « Frat » à Lourdes et à Jambville, la grande vitalité du scoutisme dans notre diocèse, le dynamisme des aumôneries et des mouvements de jeunesses, le renouveau des patronages, les initiatives auprès des jeunes de paroisses populaires comme « POP 78 », une vingtaine de séminaristes, etc. sont autant de réalités qui nous invitent à ne pas tomber dans un pessimisme stérile, sans verser non plus dans un optimisme idéaliste ! Demeurent, cependant, bien des jeunes loin de nos cercles ecclésiaux. Comment les rejoindre et leur annoncer notre « grande espérance » ? L’Enseignement catholique, qui accueille une grande diversité d’élèves, s’inscrit aussi dans cette même perspective : « Au service de l’homme et de son éducation, l’Église manifeste qu’elle porte sur toute personne un regard d’espérance.² » Le Jubilé nous invite à être créatifs et audacieux auprès des jeunes afin qu’ils découvrent que construire son avenir avec le Christ Jésus, c’est construire sur le roc.
Privilégier la transmission
Comme ses prédécesseurs, le pape François est très attentif aux jeunes. Il n’hésite pas à les bousculer et à les inviter à devenir acteurs dans l’Église et dans le monde. Ainsi, suite au Synode sur la jeunesse, il s’adresse à eux et va à l’essentiel : « Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. Les premières paroles que je voudrais adresser à chacun des jeunes chrétiens sont donc : Il vit et Il te veut vivant ! ³ » La rencontre avec le Christ ressuscité est source d’une vie ancrée dans une véritable espérance : telle est la route à tracer, jour après jour, dans l’accompagnement des jeunes. Dans la Bible, l’espérance ne va pas directement du présent au futur. Le peuple d’Israël part du présent pour aller vers le passé 4. On rappelle l’action de Dieu : il a déjà sauvé son peuple. La mémoire du Salut est racontée par les anciens aux plus jeunes générations. Puisque Dieu est déjà intervenu dans le passé, il a ouvert l’avenir venant nous rencontrer dans notre présent. La messe est cette mémoire du futur. Nous racontons la mort et la Résurrection de Jésus. Ce récit prend corps dans le présent. Il fait un Corps de tous ceux le recevant dans la foi. Célébrant ensemble la messe, nous devenons le Corps du Christ crucifié ressuscité. Il est formé de tous les âges, cultures, sensibilités. Les jeunes ont besoin de recevoir des anciens le récit des actions de Dieu dans leurs vies, dans le monde, dans l’Église. Les anciens ont mission de leur transmettre cette mémoire d’espérance. Ainsi « si nous savons écouter ce que nous dit l’Esprit, nous ne pouvons pas ignorer que la pastorale des jeunes doit toujours être une pastorale missionnaire.5 »