Espérer en “grande espérance” – Extrait de la lettre pastorale de Mgr Luc Crepy
Notre évêque a rédigé une lettre pastorale aux catholiques des Yvelines pour se préparer à entrer dans l’Année Sainte jubilaire qui s’ouvre le 29 décembre 2024. Dans cet extrait il nous explique la “grande espérance” spécifique aux chrétiens dont nous pouvons témoigner chaque jour autour de nous.
« Tout le monde espère. L’espérance est contenue dans le cœur de chaque personne comme un désir et une attente du bien, bien qu’en ne sachant pas de quoi demain sera fait.¹ » Espérer, bien sûr, appartient au quotidien de notre vie – avec de petits espoirs et de grandes espérances, selon l’histoire de chacun – et il est juste, en bien des situations, heureuses ou dramatiques, d’oser une parole ou un acte d’espérance. Le dernier concile – Vatican II – souligne, dans les premières lignes de sa réflexion sur la vie de l’Église dans le monde actuel, que les espoirs des hommes de ce temps sont aussi les espoirs des disciples du Christ². L’espoir d’un monde meilleur, plus juste, plus durable, plus fraternel habite le cœur des hommes et des femmes de bonne volonté, comme le rappelle souvent l’Enseignement social de l’Église. Espérer met en marche bien des personnes au service des autres et du bien commun : leur espérance ne demeure pas abstraite mais concrète. Les membres de nos communautés en font si souvent l’expérience quand ils participent, avec bien d’autres, à de nombreuses actions au service d’une plus grande fraternité et d’une plus forte solidarité. Espérance et charité ont partie liée, car elles osent porter un regard de respect et de confiance envers l’autre et, plus particulièrement, envers ceux que personne ne regarde plus.
Si l’engagement des chrétiens dans les divers domaines de l’existence et de la société rejoint les nombreux espoirs de leurs contemporains, il trouve ses racines profondes dans cette « grande espérance » fondée en Dieu. Cette grande espérance ne vient pas d’eux-mêmes : ils l’ont reçue du Christ. Elle nourrit leur foi et leur charité. Ainsi, écoutons Benoît XVI : « Nous avons besoin des espérances – des plus petites ou des plus grandes – qui, au jour le jour, nous maintiennent en chemin. Mais sans la grande espérance, qui doit dépasser tout le reste, elles ne suffisent pas. Cette grande espérance ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l’univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons atteindre. […] Seul son amour nous donne la possibilité de persévérer avec sobriété jour après jour, sans perdre l’élan de l’espérance, dans un monde qui, par nature, est imparfait. Et, en même temps, son amour est pour nous la garantie qu’existe ce que nous pressentons vaguement et que, cependant, nous attendons au plus profond de nous-mêmes : la vie qui est « vraiment » vie.³ » Parler de « grande espérance » ne disqualifie pas les autres espérances, mais exprime, au regard de la foi chrétienne, cette espérance unique et indépassable d’une vie éternelle fondée sur la résurrection de Jésus, le Christ.
Témoins d’espérance dans notre diocèse
Catholiques dans les Yvelines, nous sommes présents et attentifs à la diversité de notre département, auprès d’hommes et de femmes très différents tant par leurs âges, leurs conditions matérielles et sociales, leurs cultures, leurs convictions, leurs engagements, leurs religions. Nous cherchons, comme « le sel de la terre » ou « la lumière sur la montagne » (cf. Mt 5, 13-16), à vivre et à annoncer l’Évangile auprès de tous. Voyons comment le thème du Jubilé – Témoins d’espérance – vient renouveler nos pratiques et nos engagements : auprès de qui et comment rendons-nous compte de l’espérance que nous portons ? Telle est la question adressée à chacun de nous, telle est aussi la question que nos communautés paroissiales et nos mouvements peuvent accueillir ! Discernons ensemble comment l’Esprit Saint éclaire ce beau défi de devenir ensemble ces témoins de l’espérance que Dieu offre à tous. Bien sûr, pour relever ce défi de l’espérance, il n’est ni possible, ni souhaitable ( !), de passer en revue toute la vie du diocèse dans ses multiples activités pastorales et spirituelles, ses nombreux engagements caritatifs et ses liens variés avec bien des acteurs de la société. Je souhaite donc simplement évoquer quelques lieux significatifs de la vie de l’Église catholique dans les Yvelines ; des lieux porteurs de l’espérance chrétienne auprès du plus grand nombre.
Offrir aux jeunes la force et la joie de l’espérance en Christ
Espérance et charité : dans les lieux de solitude, de souffrance et de précarités de toute sorte
Se laisser guider par la boussole de la foi qu’est la liturgie
L’accompagnement des familles en deuil – lieu d’annonce de l’espérance chrétienne
La Mission comme acte d’espérance