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Roch Hachana : le nouvel an juif


Cette période des fêtes juives d’automne marquée par le Nouvel an Juif (Rosh Hashana) et le Jour du Grand Pardon (Yom Kippour) est l’occasion pour nous, chrétiens, de nous rappeler le lien spirituel fort et unique avec le peuple juif.

Roch ha-Chana, littéralement “tête de l’année”, inaugure les fêtes d’Automne prescrites par la Tora. Elles sont préparées par un mois entier, le mois de Elul centré sur la Techouva–repentance. La joie, réelle, est plus intérieure que celle des fêtes de pèlerinage. Ces célébrations situent l’homme en vérité devant son Créateur et confrontent chacun à sa condition de créature pécheresse.

Cette période des fêtes juives d’automne marquée par le Nouvel an Juif (Rosh Hashana) et le Jour du Grand Pardon (Yom Kippour) est l’occasion pour nous, chrétiens, de nous rappeler le lien spirituel fort et unique avec le peuple juif.

Roch ha-Chana est le premier jour de l’année civile tandis que l’année religieuse débute au mois de Nisan avec Pessah. A Roch ha-Chana, Dieu a achevé la création de ce monde par celle du premier homme, Adam. Et la première parole d’Adam s’adressant à toutes les créatures, a été de proclamer son Créateur, Roi de l’univers en leur disant : « Venez, inclinons-nous, prosternons-nous, plions le genou devant Dieu notre Créateur » (Psaume 95, 6). C’est pour cela qu’à Roch ha-Chana, la communauté juive proclame la Royauté de Dieu et son engagement à Le servir. Comme au premier Roch ha-Chana où Dieu créa le monde, chaque année, Il reconsidère Sa création, examine la qualité des liens par lesquels l’homme s’unit à Lui et détermine la nature de Sa relation avec lui pour l’année qui commence.

Dans la synagogue parée de blanc, symbole de l’innocence à retrouver, l’office, dans une série de bénédictions, célèbre la royauté de Dieu, ses « visites » à son peuple qui Lui sont rappelées (la cessation du déluge, la fin de l’esclavage d’Egypte, l’alliance sans cesse renouvelée), enfin les manifestations de Dieu au son du cor, du shofar (au Sinaï en particulier).

Le shofar est un instrument en forme de corne de bélier. Sa sonnerie, lors de l’office, proclame la souveraineté de Dieu et annonce le jugement, donc les temps messianiques : « Sonnez du shofar à la nouvelle lune, à la pleine lune, pour notre jour de fête » (Ps 81,4).

La coutume est de se souhaiter une bonne année en se présentant mutuellement un morceau de pomme trempé dans du miel, en disant : « Que ce soit ta volonté, notre Dieu et Dieu de nos pères, de renouveler en notre faveur une année de bienfaits et de douceur“. Reconnu pécheur à Roch ha-Chana, chacun est invité à faire Techouva (repentance) pour être pardonné  le jour de Kippour, jour du Grand Pardon. Dix jours « redoutables » séparent Kippour de Roch ha-Chana, dix jours de prière pour trouver la force du repentir, dix jours d’aumône et de réconciliation.

Rabbi Eliézer (l’un des plus grands Tannaïm : sages du Talmud) disait : « Convertis-toi un jour avant ta mort ! » Ses disciples lui demandèrent : « Un homme connaît-il le jour de sa mort ? » Il leur répondit : «  A plus forte raison, qu’il se convertisse donc aujourd’hui, car peut-être il mourra demain ; et ainsi il passera tous les jours de sa vie dans la repentance. » Et Salomon aussi a dit dans sa sagesse : « Que tes vêtements soient toujours blancs. » Talmud de Babylone, Traité Shabbat, 153a.

Nous souhaitons une très joyeuse et douce année à nos frères juifs !

Le dialogue tissé entre Juifs et Chrétiens nous apprend d’année en année à mieux nous connaître pour mieux nous comprendre et combattre toute forme de préjugés, d’antijudaïsme et d’antisémitisme. Que cette fraternité attentive à l’autre nous habite en ce début d’année. Que la sonnerie du Chofar nous aide à sortir de notre torpeur pour répondre à l’appel de notre Père commun, le Père d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Jésus.

Que cette année soit douce comme le miel ! Chana tova, pour chacun d’entre vous, pour vos familles et pour vos communautés !

Les communautés chrétiennes sont invitées, au cours de cette période, à tisser ou à renforcer des liens amicaux avec des personnes ou des communautés juives de leur entourage, par l’envoi de cartes de vœux et d’affiches disponible au SNRJ (Service National des Relations avec le Judaïsme). Une occasion de manifester à la communauté juive notre amitié par la prière et par un geste très concret : l’envoi d’une carte de vœux ou d’une affiche.

Ces cartes de vœux peuvent être envoyées à un voisin, un collègue, un ami, un parent…

Une affiche peut être signée  par des paroissiens, des enfants du catéchisme, des jeunes des aumôneries et portée à la synagogue de la ville.

=> Pour tout renseignement et commande de cartes ou affiches (gratuites) : ENVOYER UN MAIL à cecile.deprez@cef.fr

Image : cc0-circe-denyer