Pessa’h – la fête juive du passage
Pessa’h : la fête du Passage, de la transmission, de la générosité, du partage. Une invitation à commémorer les merveilles que le Seigneur a fait pour son peuple : joie et libération.
Bonne fête de Pessa’h à tous nos amis juifs !
Historique
La fête de Pessa’h, qui dure huit jours, est célébrée en début de printemps, du 15 au 22 du mois hébraïque de Nissan. Pessah est la fête la plus fréquemment citée dans la Torah. Elle commémore la libération de l’esclavage et la naissance de la nation juive. L’épisode biblique auquel elle se rattache n’est pas précisément daté dans la Bible, mais la plupart des exégètes le situent au XIIIème siècle avant n.è. Ramses II est généralement considéré comme le Pharaon oppresseur, et son fils Méneptah comme celui de l’Exode. L’esclavage n’est que très brièvement évoqué, le texte biblique mettant l’accent sur l’intervention divine qui mena à la délivrance finale.
L’histoire commence donc avec l’accession au pouvoir d’un tyran qui décide d’asservir le peuple hébreu (Exode 1). Puis, sont évoquées la naissance et la survie quasi miraculeuse de Moïse (Exode 2). Enfin, au chapitre 3, débute la narration des événements miraculeux qui menèrent les Hébreux à la liberté. Les ” plaies “, fléaux que Dieu fait subir à l’Egypte, se succèdent. Mais seule la dixième, la mort des premiers-nés, fera fléchir le Pharaon. L’Exode débute alors et s’achève avec le passage de la Mer Rouge et l’anéantissement des troupes de Pharaon (13,17-15,21).
Symbolique
La sortie d’Egypte est, dans la tradition juive, l’événement fondateur central de l’histoire d’Israël. La nuit qui la précède est marquée par un véritable Jugement de Dieu, qui ” punit Pharaon et ses sujets “, pour faire triompher la justice et rendre la liberté aux opprimés. La Pâque inaugure une ère nouvelle, dans laquelle la lumière triomphera des ténèbres et la liberté de la servitude. La sortie d’Egypte restera le symbole dune mutation profonde. Ce récit n’est pas simplement celui d’un exode, mais celui dune nouvelle naissance (Moïse lui-même est ” né ” deux fois). Il est un véritable rite initiatique, qui reprend certains thèmes fondamentaux du récit de la Création : la séparation des eaux, et la séparation de la lumière et des ténèbres : la séparation des eaux se fait durant la nuit, mais Dieu éclaire son peuple, plongeant Pharaon dans les ténèbres.
Le message essentiel de ce récit est la victoire du Bien sur le Mal et l’impérieuse nécessité de croire en la seine force positive, celle du Dieu d’Israël. La gloire de Dieu s’impose à tous, Hébreux comme Egyptiens, pour se manifester à nouveau lors de la Révélation au Sinaï, finalité ultime de l’intervention divine.
Notons, enfin, que Pessah ne commémore pas seulement le salut historique du peuple d’Israël, mais envisage aussi son salut éternel. L’événement passé est un point de départ, et doit devenir la préfiguration de la délivrance future. Passé, présent et avenir sont indissolublement liés, comme l’indique notamment la phrase que nous lisons le soir du Seder : “C’est en mémoire de ce que Dieu a fait pour moi lorsque je suis sorti d’Egypte”.
La libération des corps doit mener à la libération des âmes. Chacun a le devoir de participer pleinement à cette naissance et au salut du peuple. Cette sortie de “l’Egypte intérieure”, gage du triomphe de la Liberté et du Bien, est la condition du Salut.
Source : MJLF.