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Ils ont participé à l’aumônerie du Village olympique !


Les P. Olivier Rousseau, Amaury du Fayet de La Tour et Jacques Noah Bikoe racontent comment ils ont préparé puis vécu l’expérience d’aumônier au sein du Village olympique pendant les Jeux.

Une mission en équipe préparée très en amont…

l’équipe de l’aumônerie catholique du Village olympique était composée d’une quarantaine de laïcs et prêtres. Comme les Jeux olympiques eux-mêmes, cette mission était prévue de longue date afin de traverser les procédures d’accréditation et recevoir une formation spécifique de la part de Holy Games en mai dernier. Recevoir et accompagner des athlètes ne s’improvisent pas étant donné leur rythme de vie si particulier et peu commun. Nous étions emmenés par l’ancien judoka et désormais prêtre, Jason Nioka, ordonné en juin dernier à Meaux.

Une mission vécue dans un esprit œcuménique

Au sein du Multi Faith Center (centre interconfessionnel), l’aumônerie a vécu essentiellement un ministère d’accueil dans un espace partagé avec les protestants et les orthodoxes. Présenter un visage fraternel et d’unité a été très bien reçu pour beaucoup d’athlètes et de membres de staff qui regrettent qu’un tel œcuménisme ne soit pas envisageable dans leur propre pays.

Pour célébrer quotidiennement la messe, possiblement en langue étrangère, la paroisse de Saint Ouen a mis à disposition l’église de Saint-Ouen-le-vieux, à 4mn de l’entrée du village. J’ai eu une longue discussion avec un coach chilien rendant grâce de pouvoir prier dans une église datant du XIIe. Recevoir des chrétiens du monde entier nous renvoie à notre propre héritage et la chance d’en disposer !

Une humble mission d’accueil

L’ambiance du Village olympique est à la fois très joyeuse et très paisible. Très joyeuse car le monde entier est représenté par des athlètes concentrés sur leurs épreuves, sans enjeux ni politiques ni diplomatiques ni autres. Très paisible car les médias n’y avaient pas accès et qu’il était strictement interdit aux volontaires et personnels extérieurs (dont l’aumônerie) de s’adresser directement aux athlètes. Ainsi, la mission de l’aumônerie était d’accueillir, tout simplement, les membres des équipes olympiques en demande d’une telle rencontre.

L’exemple de la persévérance

Je retiens de cette mission d’avoir découvert en partie l’envers du décor d’une vie d’athlète : des années d’entrainement, de discipline et d’ascèse, une vie réglée sur les plans physiques, relationnels, professionnels, des sacrifices en grand nombre… pour une course d’une poignée de secondes ou de minutes, pour un match d’équipe et pour la plupart repartir aussi discrètement qu’ils sont arrivés dans le stade. Au-delà de la ferveur collective et des exploits réalisés, je garde en mémoire de ces Jeux Olympiques l’exemple de persévérance de ces athlètes qui m’inspire un grand respect et me motive pour chercher davantage d’ardeur dans ma propre vie chrétienne.

+P. Olivier Rousseau

Une ambiance digne des JMJ

C’était une opportunité exceptionnelle de passer des journées entières au Village olympique. Ce lieu et cette ambiance me rappelaient les JMJ : lieu de rencontre de jeunes de tous les pays, de toutes langues, rassemblés par un but commun et animés d’une grande joie !

Je n’oublierai pas ma rencontre avec Mary Pierce, gloire du tennis français, qui participait à l’aumônerie des athlètes. On a partagé sur nos conversions, la joie d’être au Christ et de l’annoncer largement… Enfin je retiens quelques belles conversations avec des volontaires ou des athlètes qui auront pu marquer un pas de plus dans leur parcours spirituel !

+Père Amaury du Fayet de la Tour

Un carrefour de la foi

Je garde en tête une impression d’émerveillement : tant de partages et de dialogues. Je suis venu 6 fois au Village olympique : 4 fois lors des Jeux et 2 fois lors des Paralympiques. Dans une disposition d’accueil, il faut savoir accepter les circonstances :  parfois il n’y avait personne et nous avions le temps de discuter avec les aumôniers des autres religions (musulmans, bouddhistes, hindous,…) dans une très bonne ambiance. Parfois Il y avait beaucoup de monde, notamment les dimanches avec des demandes de prière des athlètes mais aussi de membres des staffs et des bénévoles de tous âges. Les célébrations étaient très fortes rassemblant plusieurs nationalités. Un moment inattendu que je retiens c’est la prière pour la paix qui a rassemblé des membres de l’équipe olympique ukrainienne et des pasteurs, prêtres catholiques, prêtres orthodoxes et orthodoxes biélorusses.

Des aumôniers membres de certaines délégations

Cela ne nous viendrait pas à l’esprit dans notre culture de relégation de la foi dans la sphère privée mais certaines délégations avaient leur propre aumônier ; je pense notamment à l’Autriche dont l’aumônier était sur le bateau-mouche de l’équipe lors de la cérémonie d’ouverture des JO et avec qui j’ai concélébré une messe. Ces aumôniers partageaient donc le quotidien des athlètes et du staff de leur équipe (je pense à l’équipe polonaise ou bien l’équipe paralympique allemande, qui comptait un pasteur et un prêtre…).  C’est une reconnaissance de l’apport des aumôniers : un accompagnement, un soutien spirituel, même pour ceux qui ne sont pas croyants, contribuent à la préparation mentale et la performance sportive !

+ Père Jacques Noah Bikoe

 

 

 

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