L’inventaire … une aventure !
La Commission Diocésaine d’Art Sacré est chargée de dresser l’inventaire du patrimoine religieux des Yvelines, notamment les images et les objets liturgiques. Un travail précis et minutieux, mené par une petite équipe (Chantal, Véronique, Cécile, Marie-Cécile, Florence, aidées ponctuellement par Catherine et Marie-France et les paroissiens locaux) : relever, identifier, décrire, mesurer, indiquer l’emplacement, photographier …
L’inventaire est l’opération qui consiste à établir la liste descriptive détaillée des éléments composant, à une date précise, le patrimoine ou une partie du patrimoine d’un individu ou d’une collectivité
L’inventaire, tout un programme !
Tout d’abord, prendre contact avec le curé affectataire du site à inventorier, puis demander l’aide d’un paroissien amoureux du patrimoine de son clocher, et surtout prendre contact avec le détenteur des clés des églises lorsqu’elles sont fermées. Mais l’inventaire ne se limite pas aux églises : il faut aussi inventorier les sacristies, les presbytères, les salles paroissiales… Ces dames prennent rendez-vous, organisent le covoiturage (à proximité l’hiver, vertes campagnes l’été).
Sur place, on travaille en binôme : l’une tient le stylo et le carnet de notes, l’autre le mètre et l’appareil photo. Un ou deux binômes dans la nef, un ou deux binômes dans la sacristie et autres greniers.
Rien n’échappe à l’examen : tableaux, vitraux, statues, bas-reliefs, orgues et harmonium, autels, tabernacles, stalles, barrières de communion…
Dans la sacristie nous attendent d’autres objets : vases sacrés (calices, patènes, ciboires), chandeliers, croix, encensoirs, ostensoirs et dans les placards se cachent chasubles, chapes et autres étoles. L’occasion de nous arrêter, émerveillées par la beauté d’un tableau ou d’un vitrail, d’un ostensoir oublié par son curé sur la dernière étagère du meuble de sacristie ou d’un calice de style Art Déco d’une simplicité saisissante.
Au mieux, on termine dans la journée, sinon on revient encore et encore afin qu’aucun objet ne soit oublié.
Inventorier, c’est bien mais il faut garder trace officielle de toutes ces données. A peine rentrées à la maison, quelque fois un peu fatiguées (ou frigorifiées …), le travail se poursuit devant l’ordinateur. Il faut renseigner la base de données diocésaine et y entrant tous les renseignements collectés, et surtout les photos des objets et du mobilier.
A l’issue de l’inventaire, un classeur est remis au curé du lieu qui gardera un accès consultatif à la base de données, à charge pour lui de signaler tout déplacement, entrée ou sortie d’objets.
L’inventaire, utile et essentiel
À quoi bon tout ce travail ? A des fins de conservation, bien sûr : dresser un état des lieux complet des trésors de nos églises est le seul moyen de les connaître et de les protéger. L’inventaire est précieux aussi sur le plan de la conservation et de la sécurisation du patrimoine religieux : c’est un outil indispensable en cas de vols, dégradations ou autres sinistres.
Enfin, comme toutes les tâches qui se font quotidiennement dans le cadre du diocèse, l’inventaire est service d’Église. L’article 122 de Sacrosanctum Concilium (Vatican II) nous rappelle la dignité de l’art sacré : « parmi les plus nobles activités de l’esprit humain, on compte à très bon droit les beaux-arts, mais surtout l’art religieux et ce qui en est le sommet, l’art sacré. Par nature, ils visent à exprimer de quelque façon dans les œuvres humaines la beauté infinie de Dieu et ils se consacrent (…) à tourner les âmes humaines vers Dieu. »
A l’œuvre depuis de nombreuses années, notre petite équipe aime son “travail de bénédictin”, discret et efficace. Elle continue à s’émerveiller devant les trésors découverts, à goûter le plaisir de travailler ensemble, rencontrer les paroissiens et les curés amoureux du patrimoine de leur église, prêts à donner temps et compétences au service de l’inventaire. Qu’ils en soient infiniment remerciés.
Chantal, mai 2024