Saint Clodoald à l’honneur à La Celle-Saint-Cloud

La présence d’une église Saint-Pierre à La Celle-Saint-Cloud est attestée depuis 770 par une lettre de saint Irminon, abbé de Saint-Germain-des-Prés. Détruite et reconstruite à deux reprises, puis complètement rasée, elle fut remplacée au XVI^e siècle par une simple nef ressemblant à une grange, dont il reste encore des éléments de charpente.

Une église maintes fois remaniée

Au début du XVIII^e siècle, la nef est d’abord prolongée par un chœur, éclairé par deux grandes fenêtres sur le côté droit. Un siècle plus tard, en 1854, deux vitraux représentant saint Pierre et saint Jacques sont offerts à l’église par Jacques de Beckholtz, pour le chœur. À cette époque, l’église est toujours sous le patronage de saint Pierre.

La consécration de l’église aux deux apôtres Pierre et Paul est attestée par un document datant de 1873.

Agrandie progressivement aux XIX^e et XX^e siècles, comme on peut le voir sur le plan ci-contre, elle présente aujourd’hui un chœur dont l’axe est décalé par rapport à la nef. C’est en 1954 qu’un nouvel agrandissement en forme de L, a donné plus de profondeur et de largeur au chœur, ainsi qu’une nouvelle fenêtre, munie de verres incolores, à côté des deux vitraux existants.

Depuis 2000, d’importantes campagnes de restaurations extérieures et intérieures ont été menées par la ville et la paroisse. Offrir à cette église un nouveau vitrail dans la continuité stylistique des deux vitraux existants s’imposait. Le choix du saint s’est tout naturellement porté sur Clodoald, dont la ville de La Celle Saint-Cloud porte le nom et qui est peu représenté en France.

« Le lien historique entre saint Clodoald et la ville de la Celle-Saint-Cloud est assez ténu, mais le fait de le représenter dans l’église paroissiale est une belle occasion de placer la commune sous le patronage de celui à qui elle emprunte son nom… Puisse saint Clodoald nous donner l’exemple d’une vie simple et joyeuse car tournée vers le Royaume de Dieu et le service de nos frères. Amen.  » Extrait de l’homélie de Mgr Crepy.

 

Saint Clodoald

Petit-fils de Clovis I^er et de Clotilde, Clodoald est un prince mérovingien né vers 522, fils de Clodomir, roi des Francs. À la mort de son père, les frères de celui-ci, Childebert et Clotaire, décident de se débarrasser de leurs trois neveux.

«  Ils ne purent prendre le troisième, Clodoald, qui fut sauvé par le secours de braves guerriers. Dédaignant un royaume terrestre, il se consacra à Dieu, et, s’étant coupé les cheveux de sa propre main, il fut fait clerc…  » résume Grégoire de Tours, dans l’Histoire des Francs.

D’après la tradition, sur une colline bordant Paris qui porte aujourd’hui son nom, Clodoald fit construire un monastère avec une chapelle et le dota des biens que les rois, ses oncles, lui avaient finalement donnés, n’étant plus en concurrence avec lui. Il y vécut sept ans et y mourut le 7 septembre 560 à l’âge de 38 ans. À sa mort, il fut canonisé par l’Église et devint le premier prince franc honoré d’un culte public dans la chrétienté.

Le vitrail

Aux pieds du saint, la couronne de royauté et les ciseaux lui ayant permis de se couper les cheveux représentent ses renoncements. Dans ses mains, il porte le monastère qu’il a créé à Saint-Cloud.

Sa réalisation a été confiée à l’Atelier Art Vitrail et la création à Yulia Sellier-Titova, peintre et maître-verrier. Il est signé en bas avec le nom des ateliers et la mention : « Offert par le Curé et les Paroissiens – 2021 » Dans un cartouche, apparaît la silhouette de l’église, le H de Hirondel ainsi que le nid et l’oiseau, symboles du père Bruno L’Hirondel, principal donateur du vitrail.

En effet, le père Bruno, curé de la paroisse de 2012 à 2021, a souhaité offrir une partie de la réalisation du vitrail à l’occasion de son départ pour la paroisse de Saint-Germain-en-Laye. Une souscription lancée auprès des paroissiens a permis de compléter son financement, la mairie prenant en charge les frais techniques de sa pose.

Un nouvel autel

En 1954, lors de l’extension du chœur, un premier sol en pierre est créé pour des offices célébrés dos aux fidèles. Ne correspondant plus à l’évolution des offices proposée par Vatican II, un podium en bois est installé en 1969 afin de pouvoir célébrer de face. Pendant l’été 2017, l’ancien podium en bois est démonté et remplacé par un nouveau sol en pierre avec cabochons, pour accentuer le style XVIII^e siècle de l’église.

L’autel signé Hazard, anciennement installé dans la chapelle du château des Délices au Chesnay, a été réalisé au début du XX^e siècle à partir d’éléments sculptés du XVIII^e. Restauré et mis en place en mars dernier, il a été béni ce 14 juin 2024 par Mgr Crepy. Devant l’autel ont été déposées, pour la circonstance, les reliques de saint Clodoald, conservées en l’église de Saint-Cloud.

 

Yvette Vibert, juillet 2024