Quand les plus fragiles nous entraînent dans leur sillage : Lourdes 2024
Au pèlerinage diocésain de Lourdes, on peut partir entre paroissiens. Cette année, les groupements paroissiaux de Houdan et de St-Arnoult avaient parmi leurs pèlerins, des personnes plus fragiles ou porteuses de handicap résidant en foyer. Une belle expérience relatée dans ces témoignages.
Retour des pèlerins du groupement paroissial de Houdan
Nous avons eu la chance d’accompagner le groupe paroissial du Pays Houdanais au pèlerinage de Lourdes du 7 au 12 avril dernier. Un groupe nombreux, joyeux et très disparate : le plus jeune avait 5 ans alors que le doyen flirtait avec les 90 ans, chefs d’entreprises, agriculteurs, retraités, sans emploi, engagés en Eglise depuis toujours, néophytes ou “mécréant”, en fauteuil roulant ou sportif accompli ainsi qu’un couple ukrainien accueilli par la paroisse ; chacun a trouvé sa place.
Qu’est ce qui explique cette soudaine mobilisation passant de 5 pèlerins en 2023 à 48 cette année ?
Le début de cette aventure remonte à plus d’un an, quand les animateurs de la Maison de Lyliane, un foyer de vie accueillant des personnes handicapées à Richebourg, émettent le souhait de partir à Lourdes en 2024. Les difficultés matérielles étant aplanies grâce à la diligence du service des pèlerinages du diocèse, restait encore un défi de taille : assurer l’accompagnement humain des 7 résidents.
C’est alors que Catherine Vassout, responsable de l’animation pastorale à la Maison de Lyliane , et le Père Bothuan, curé, décident de mobiliser les paroissiens : annonces pour présenter le projet, ventes de gâteaux pour aider chacun à partir, réunions pour préparer le voyage à Lourdes et faire connaissance ; ce sont finalement plus de 40 paroissiens qui montent le 7 avril dans le car en direction de Lourdes. Logés à l’hôtel, chaque résident est en binôme avec un paroissien. Nous avons participé à toutes les propositions diocésaines en nous mettant au rythme des plus fragiles permettant ainsi l’intégration de tous. Certains enthousiastes de la veillée mariale y sont retournés tous les soirs.
Voilà déjà près de 2 semaines que nous sommes rentrés mais les fruits sont nombreux et une date a déjà été prise pour se retrouver avec les résidents de la Maison de Lyliane et visionner les photos.
Quelques fioretti de ces 5 jours à Lourdes :
“7 avril 2024 : quelques jours après Pâques, tôt le matin, l’Eglise en marche incarnée par 48 pélerins ! Quelques-uns à priori plus faibles que les autres nous entraînent dans leur sillage !”
“Nombreux sont ceux qui ont découvert qu’ils avaient une famille, l’Eglise, et qu’ils ne le savaient pas !”
“Au sacrement des malades, j’ai été très émue quand je l’ai reçu”
“Ici, j’ai relevé la tête”
“Quand j’étais dans l’église paroissiale, j’ai fait le signe de croix avec l’eau du baptistère puis j’ai mis une bougie…j’ai été rempli d’une très grande joie”
“Lourdes ? j’ai répondu à l’appel de ma mère du ciel sans penser une seule seconde que je serais à ce point bousculée. Tous ces visages qui sont finalement les visages du Christ (…). J’y suis allée avec mon fardeau, mes souffrances intérieures et physiques. J’en suis revenue soulagée avec l’assurance de mon Seigneur de toujours être à mes côtés.”
Christine et Anne, service diocésain de la Pastorale des Personnes Handicapées
Retour des pèlerins du groupement paroissial de St-Arnoult
Du côté de St Arnoult, au sud du diocèse, c’est la moitié d’un foyer de l’Ordre de Malte pour personnes autistes qui a pris le chemin de Lourdes.
Voici le témoignage des responsables de l’aumônerie (l’Atelier de Jésus) :
“C’est un projet longuement préparé que nous avons vécu tous ensemble à la Maison d’Ulysse de Bullion : résidents, professionnels, animateurs de l’Atelier de Jésus. Dès notre voyage dans le car avec des paroissiens de Chevreuse : nous avons chanté, prié ensemble… même si certains résidents ne parlent pas. Souhaits de se revoir dans le futur !
Des moments forts tels que les célébrations pénitentielle et eucharistique, les visites à la grotte ou le parcours des chemins de croix… Du bonheur de décorer notre grand cierge apporté au brûloir. Quelle foi exprimée chacun à sa façon.”
Christiane et Michel Cirasse