Des raisons de venir vénérer les reliques de Saint Thomas d’Aquin
Saint Thomas d’Aquin ( 1225-1274) est un théologien dominicain canonisé en 1323 et institué Docteur universel de l’Eglise par Pie XI en 1923. A l’occasion de son triple jubilé, redécouvrons l’héritage actuel de ce grand saint contemporain et proche de Saint Louis. Des événements autour de ses reliques sont programmés du 07 au 13 janvier dans 4 villes des Yvelines.
Un exemple de vie et un héritage alliant foi et raison
La vie de saint Thomas d’Aquin est édifiante par sa radicalité et son humilité ; Né d’une famille noble, il a préféré entrer chez les dominicains, nouvel ordre mendiant, plutôt que chez les bénédictins malgré les pressions répétées de ses proches. “Attentif à la vie communautaire, il est proche des gens. Il a toujours eu le souci de transmettre et d’éclairer plutôt que de briller ; il a parfaitement mis en pratique la devise des dominicains : transmettre ce que l’on a contemplé” explique le P. Gabriel Rougevin-Baville qui coordonne les événements de cette semaine. “Il était d’ailleurs un fervent adorateur de l’Eucharistie. D’une grande modestie, son intelligence qu’il met entièrement au service des écritures et de ses frères moines, se manifeste à travers ses écrits. Il reçoit un ministère d’enseignement et de rédaction ; c’est l’époque où le savoir sort des cloîtres et est enseigné à l’université et sa somme théologique est une sorte de manuel théologique des débutants. C’était un géant, physiquement comme intellectuellement et spirituellement ; avant l’âge légal, il deviendra maître en théologie selon un privilège papal. Sa théologie des sacrements a servi de base et de norme pour les définitions dogmatiques de l’Église .”
Les écrits de saint Thomas sont caractérisés par un grand sens de la synthèse, un souci de la brièveté, et ses textes sont plus accessibles qu’il n’y paraît, notamment ses commentaires bibliques Il est intéressant de les découvrir aujourd’hui afin de renforcer le côté rationnel de notre foi ; “C’est important dans notre monde sécularisé de pouvoir expliquer tout autant que ressentir” explique encore le P. Rougevin-Baville. “Saint Thomas intègre Aristote dans l’intelligence de la foi ; il montre la comptabilité des vérités de la foi avec celles de la raison philosophiques. “Tout vrai, quel que soit celui qui le dit, est de l’Esprit Saint”, comme le dit un adage scolastique qu’il aime reprendre. Il est aussi un théologien de l’Incarnation et de l’Eucharistie.”
Quel programme autour de ses reliques ?
Il y a eu beaucoup de miracles sur le tombeau de saint Thomas d’Aquin et très rapidement son culte s’est répandu. Vénérer les reliques d’un saint que l’on admire et demander des grâces par son intercession est une tradition de piété populaire ; Saint Thomas avait lui même une dévotion pour les reliques et portait celles de sainte Agnès. “Puisque Dieu s’est fait chair, les réalités spirituelles se font aussi connaître dans les réalités sensibles, et saint Thomas est très sensible à cette pédagogie avec laquelle Dieu passe par les choses les plus concrètes et les plus sensibles (le pain, le corps) pour nous conduire aux réalités divines. La vénération des reliques est un bel exemple de cette pédagogie divine” explique encore le P. Rougevin-Baville. Le crâne de saint Thomas sera enchâssé dans un nouveau reliquaire réalisé par Augustin Frison-Roche, artiste choisi pour la décoration intérieure de la nouvelle église Saint-Joseph-le-Bienveillant. Une statue en bois représentant saint Thomas réalisée par Alban de Caqueray sera bénie par Mgr Luc Crepy lors de veillée du 13 janvier à la cathédrale. Elle est destinée à la salle d’étude des nouveaux locaux du séminaire. En effet, saint Thomas est donné par l’Église aux séminaristes comme le maître par excellence, et sa pensée comme devant occuper une place toute particulière dans les études théologiques.
Les veillées organisées à Versailles, Sartrouville, Rambouillet et Saint-Germain-en-Laye seront un lieu d’enseignement alliant eucharistie, vénération des reliques, vie et pensée de saint Thomas. L’objectif est de rendre sa pensée du saint accessible à tous, de donner envie de se plonger dans ses écrits et de renouveler sa foi en la rendant plus réfléchie.
La dimension poétique de saint Thomas pour qui les mystères divins étaient rendus accessibles par la liturgie, sera illustrée à travers deux concerts à Versailles dont l’office du Saint Sacrement qui sera chanté en partie par 15 prêtres, le 12 janvier.
Une journée d’étude le vendredi 12 janvier permettra à ceux qui le souhaitent d’approfondir la pensée de saint thomas en découvrant comment sa théologie se nourrit de l’Écriture Sainte. Sur inscription
Un après-midi avec des conférences du P. Dominique Humbrecht et du philosophe Fabrice Hadjadj, des temps fraternels est spécialement destiné aux étudiants et jeunes professionnels de tous profils.
Pour aller plus loin
On pourra préparer ou approfondir la venue des reliques avec le livre du p. Jean-Pierre Torrell, “Saint Thomas en plus simple” ou bien celui de Jean-Marie Gueulette : “Pas de vertu sans plaisir” qui est une introduction à la théologie morale de saint Thomas ou encore l’ouvrage du P. Philippe-Marie Margelidon, aux éditions Artège, “Les plus belles prières de saint Thomas”.