Reste un peu, de Gad Elmaleh une mise en scène du combat spirituel
Un film qui permet de parler de la foi chrétienne. Une mise en images du combat spirituel, un vrai questionnement sur l’identité de chaque homme marqué par son éducation, sa culture, ses traditions familiales, l’appartenance à une communauté.
L’humour permet aussi d’appuyer le questionnement sans tomber dans la légèreté.
Comédie de Gad Elmaleh, parue en 2022, 1h50
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Résumé
Gad rentre en France après plusieurs années passées à l’étranger. Il retrouve ses proches mais aussi ceux qui ont accompagné sa démarche de conversion vers le baptême dans l’Eglise catholique. Son identité de juif sépharade est marquée. Que va-t-il choisir ?
Propositions d’animation
Comprendre ce que le film raconte
Le film nous montre une tranche de vie de famille à l’occasion du retour du fils depuis plusieurs années à l’étranger.
Quelle vie de famille nous est présentée ?
- Préciser les relations entre les membres de la famille, les gestes d’attention entre eux…quels rapports parents/enfants ?
- Quelle place respective du frère et de la sœur ?
- Quelle place de la mère ?
Dès la rencontre avec sœur Catherine et leur échange sur le verset de St Jean : « Je suis le chemin, la vérité, la vie », il est question de chemin.
- Quels évènements du film, quelles rencontres en particulier, marquent le cheminement du héros ? « Tu es toi-même quand tu es en chemin vers un ailleurs » dit Delphine Horvilleur. Comment le comprendre ?
- Quel rapport à la vérité, au mensonge ?
La mère de Gad ne touche pas la statue, puis va lui parler de mère à mère pour ensuite faire se rejoindre les deux portraits dans un même tableau. Marie est juive quand même ! Sans doute la mère révèle-t-elle quelque chose qui la dépasse.
Gad regarde des vidéos de pèlerinage à Lourdes. On sait que des expériences fortes peuvent se vivre dans les lieux de pèlerinage par rapport à Marie.
- Symboliquement, quel rapport au sacré ? Quel rôle de la statue de la Vierge qu’il ne faudrait pas toucher avec les doigts ?
Question de foi
- Quel est le rôle de Marie ? Comment passer de l’impact de la statue de la Vierge vue enfant à la place de protectrice que Gad lui donne ?
- Quelle place pour le Christ ?
- Comment est évoquée la question du choix, de la prise de décision (quel rôle de la scène chez le marchand de chaussures ?) Comment intelligence et cœur sont-ils sollicités dans le processus de prise de décision ?
- Quelle liberté ? qui l’exprime ? Comment est accueillie la décision de ne pas être baptisé ?
Rapport à la beauté : le cheminement d’un artiste
- Quel rôle ont les 3 sketchs dans le récit ?
- Pourquoi le rabbin se veut rassurant pour le père et dégage tout dérapage vers l’idolâtrie ?
- « Où est la beauté ? dans les clochers ou dans les cœurs ? » : qui pose cette question et pourquoi ?
Pour info : Par le biais du théâtre, Mehdi Djaadi témoigne dans la pièce Coming out qui précède la réalisation de ce film. Mehdi est celui qui a été catéchumène comme Gad mais est baptisé.
Dans une dynamique d’accompagnement
- Quelles scènes du film montrent la difficulté à dire ce que l’on ressent profondément ?
Par exemple avec le copain et l’impossibilité de dire pourquoi il est rentré en France.
Les textes écrits (vitre du train, nom du restaurant au pied de chez les parents, liste à deux colonnes au monastère, la carte aux parents) permettent de choisir les mots qu’on n’arrive pas à dire oralement face à la personne.
- Quel rôle pour les témoins de la foi (Agnès, sœur Catherine, les moines, Mgr Lustiger…), qu’est-ce que chacun ouvre comme dimension de la foi chrétienne (parole, charité, service des autres,…) ?
- Quelles conséquences de la conversion pour l’entourage ?
La question de l’identité
- La démarche de conversion impose-t-elle de lâcher quelque chose de son identité ou pas ?
- Du judaïsme au catholicisme : s’agit-il d’une conversion ou d’une continuité ?
- Quel objectif pour le réalisateur, quel message ?
Sans doute, Gad est persuadé qu’en étant au contact d’autres religions et curieux de la foi des autres on apprend à mieux se connaître soi-même. Tourné avec une équipe réduite et deux caméras légères, c’est un film modeste qui ne cherche pas à séduire, mais qui interroge sur l’importance de la quête spirituelle.
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