Témoignages des 4 futurs diacres permanents
Pascal Langard, Yann Porteu, Pierre-Emmanuel Spagnol et Gontran de Villèle seront ordonnés diacres permanents à 15h30, le dimanche 20 novembre 2022 à Notre-Dame de Versailles. Ils témoignent de leur cheminement vers le diaconat.
Témoignage de Yann Porteu
« Seigneur, je ne suis pas digne que tu rentres sous mon toit, mais dis seulement une parole et ton serviteur sera guéri. » Nous sommes, Béatrice et moi, mariés depuis 21 ans et nous avons 3 garçons. Nous habitons depuis notre mariage dans les Yvelines, d’abord à Maisons-Laffitte, puis à Sartrouville depuis 10 ans. Béatrice est enseignante spécialisée et je suis consultant en ressources humaines.
Nous avons, durant ces années, pu vivre avec joie différents engagements dans nos paroisses : préparation au baptême, animation en aumônerie, préparation au mariage, animation liturgique, accompagnement de personnes sortant de prison,…
En parallèle, j’ai eu l’occasion de suivre quelques cycles de cours de théologie au Collège des Bernardins et j’ai progressivement eu la volonté de transmettre tout ce que je découvrais dans ces cours et de témoigner à quel point cela me rapprochait du Christ. L’idée du diaconat a alors commencé à germer dans mon cœur et a trouvé un fort écho lorsque j’ai été interpellé par le Père Dominique Barnérias.
J’ai ensuite commencé le parcours de formation et de discernement, qui a duré, pour moi, 6 années. Cette volonté de partager ma foi s’est affermie durant ce cheminement et beaucoup d’autres dimensions ont émergé, notamment le besoin de mettre bien plus au centre le service des plus fragiles. Le diaconat permanent est parfois défini comme étant le ministère du seuil et c’est sur ce modèle que j’espère pouvoir vivre cet engagement.
Au fil des ans, la Parole de Dieu est devenue une vraie lampe allumée sur ma route, comme on le chante parfois. Je suis tout particulièrement touché par certains passages des lettres de Paul pour qui « Vivre c’est le Christ. » (Ph 1,21), ou encore par l’Évangile de Luc, l’Évangile de la Miséricorde, dans lequel Jésus nous dit et nous montre qu’Il n’est pas venu appeler des justes mais des pécheurs. Il pourra donc continuer à m’accompagner dans mes fragilités et mes faiblesses, afin que je puisse, au mieux, me mettre au service, à son image.
Témoignage de Pascal Langard
« Dieu écrit droit avec des lignes courbes. » Avec Brigitte, nous sommes mariés depuis 34 ans et parents de 6 enfants. Je suis militaire et Brigitte est institutrice. Je crois que le Seigneur avait inscrit son appel depuis fort longtemps dans mon cœur et qu’il n’a cessé de me travailler à travers nos rencontres au fil des différentes affectations.
À Angoulême, dans la paroisse du Sacré-Cœur, nous avons découvert toute la richesse d’une communauté vivante.
En Afrique, en Polynésie, ou dans la campagne bretonne, nous avons été émerveillés par la diversité des expériences et des pratiques de foi, dans un Corps Unique animé par un Unique Esprit.
C’est enfin la fraternité de la communauté de Sainte-Elisabeth-de-Hongrie, à Versailles, qui a permis à cet appel de mûrir et de se concrétiser.
De mes différentes expériences d’animation liturgique, d’accompagnement de catéchumènes ou de service des pauvres, je retire quelques convictions :
- mon appel s’ancre dans la communauté paroissiale, qui doit être le « joyeux hôpital de campagne » dont le monde a besoin
- annoncer la foi, c’est ouvrir l’Autre à la rencontre qu’il a déjà faite avec le Christ, et aux merveilles que Dieu a déjà faites pour lui
- le service du Pauvre, c’est vraiment un Christ qui rencontre un autre Christ. Se mettre aux pieds du pauvre est le moyen le plus direct pour grandir dans l’amour de Dieu.
C’est une grande joie d’avoir été appelé à être conformé au Christ-Serviteur, dans une forme de dépassement de mes années au service de notre pays. Je rends grâce et je remercie ceux que la Providence a placé sur ma route pour rendre cela possible, à commencer par Brigitte et nos enfants, mais aussi tous ceux avec lesquels nous avons partagé un bout de chemin et qui ont été, chacun à leur façon, des visages du Christ.
Témoignage de Gontran de Villèle
Amélie et moi sommes mariés depuis 32 ans et avons 4 enfants. Avec eux nous avons vécu 10 ans à l’étranger avant de revenir habiter le diocèse de Versailles en 2001. Cette expérience de vie en Polynésie Française et au Maroc nous a beaucoup nourri, et fait découvrir de multiples façons de témoigner de sa foi ouvertement ou pas. La vie de prière, la vie fraternelle, la proximité avec des communautés religieuses nous ont beaucoup édifiés et aidés à nous construire comme une famille chrétienne.
La rencontre avec la Communauté de l’Emmanuel nous a fait vivre le service « à deux » pendant une dizaine d’années. La proximité de la Parole de Dieu et l’esprit de service d’Église ont été le fil conducteur de ces années-là. Puis est venu ensuite le temps d’être plus disponible pour notre famille. Nous avons servi en paroisse pendant 8 ans pour la préparation au baptême des petits enfants, et l’animation de groupe de prière et de fraternités appelées Cœurs Brûlants ! J’ai aimé le service discret de la communion, qui a fait naître en moi ce désir de me donner au Seigneur.
Après un pèlerinage en Terre Sainte et la rencontre d’un diacre et son épouse, je décide de m’ouvrir à mon curé à propos de cet appel du Seigneur. Nous avons commencé le discernement et la formation, et nous avons vécu ce parcours dans la paix, la confiance et la joie. Ma prière s’est élargie et la Liturgie des heures rythme notre vie. Nous prions souvent ensemble avec Amélie.
J’ai deux engagements caritatifs : chez les « Magiciens du Cœur » je suis prestidigitateur en pédiatrie et auprès d’adultes schizophrènes, et auprès des SDF de la Défense avec « la Maison de l’Amitié » où je m’occupe de la permanence de la bagagerie.
Depuis le début de mon cheminement vers le diaconat j’ai dans le cœur cette Parole de Jésus au jeune homme riche « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. ». (Mat 19, 21).
Témoignage de Pierre-Emmanuel Spagnol
« Que le Seigneur Lui-même, achève ce qu’il a commencé… » C’est au cours d’une formation diocésaine, la FAR, que la question du diaconat est entrée dans ma vie. Une interpellation intérieure aussi forte que surprenante qui a nécessité du temps pour prendre forme. Il a fallu déjà me convaincre que cette question n’était pas une lubie, puis est venu le moment d’en parler à mon épouse, Marie : elle m’a à nouveau dit oui tout en posant les bonnes questions… Le cheminement de 6 années en équipe diocésaine et en formation interdiocésaine nous permettent aujourd’hui de répondre positivement à l’appel du Seigneur et de l’Église dans la joie et la paix.
Prof de sport de formation, l’engagement dans l’enseignement catholique était la continuité logique de ma scolarité. Accompagner les élèves comme enseignant et catéchiste me paraissait logique pour ce que l’on appelle aujourd’hui une éducation intégrale. Sollicité par mon ancien directeur pour prendre en charge l’animation Pastorale des 3000 élèves de l’établissement, j’ai découvert la responsabilité d’accompagner la foi des élèves chrétiens mais aussi la joie de témoigner de l’amour de Dieu auprès de ceux qui ne connaissent pas Jésus.
Aujourd’hui, je rends grâce à Dieu pour tous ces jeunes qui me font grandir par l’invitation à vivre toujours plus en cohérence. Je Lui rends grâce pour les formateurs et accompagnateurs au diaconat qui m’invitent à la conversion par la lecture des Écritures et l’approfondissement de l’intelligence de la foi. Je Lui rends grâce enfin et surtout pour ma famille, Marie et nos 5 enfants, qui m’accompagnent et me supportent au quotidien. Ils sont les premiers témoins de l’action de Dieu dans mes pauvretés. Dans ma famille, j’inclus la paroisse de Fontenay le Fleury dans laquelle nous vivons heureux depuis plus de 20 ans maintenant. Être à son service comme diacre est une grâce afin de rendre un peu de ce que j’y ai tant reçu.