Témoignage des équipes du réseau Onésime
Pascal, Serge, Frédéric, Sylvie, James, Julien… Derrière ces prénoms, des hommes, des femmes souvent abîmés par la vie, qui ont abîmé d’autres vies ce qui les a amenés en prison. Au-delà de leur passé, un désir de se reconstruire, de repartir autrement, de reprendre leur place dans la société. Mais comment faire quand il n’y a plus de famille, de soutien, de logement, de travail ? Des équipes paroissiales Onésime se sont constituées pour être avec eux, fraternellement, et faire un bout de chemin ensemble à leur sortie de prison.
Utilité de l’accompagnement
L’importance d’un tel accompagnement réside dans le regard bienveillant que l’équipe porte sur la personne accompagnée, sans a priori, sans rentrer dans l’affectif, souvent après une période où on s’apprivoise mutuellement.
Après la période déshumanisante de la détention, quand les liens se sont distendus avec la famille et les amis, il est essentiel de pouvoir compter sur des personnes qui ne les jugent pas, qui croient en leurs capacités à se remettre en route et qu’ils peuvent joindre lorsqu’ils se sentent en difficulté.
Dans certains cas, l’accompagnement s’est étendu à des proches de la personne sortant de prison. Ici, des parents qu’il a fallu aider à admettre la situation et à y faire face. Là, une jeune femme qui attend son ami et met au monde leur enfant avant sa libération. Là encore, une grand-mère qui a accepté de payer des nuits d’hôtel à son petit-fils pour lui éviter de dormir dans la rue.
Faire face à deux difficultés majeures
Une des premières difficultés est celle du logement
Il y a une grave pénurie de places dans des foyers et logements durables et il n’est pas facile de dormir tranquillement dans son lit lorsque la personne qu’on accompagne n’a d’autre solution que de dormir dans la rue. Et quelle déception lorsqu’une autre est mise à la porte de son foyer pour comportement inadapté…
La seconde difficulté est celle de la santé
Beaucoup ont des addictions plus ou moins prononcées à l’alcool ou à la drogue et certains ont des problèmes psychologiques graves. L’équipe Onésime va tout faire pour les soutenir moralement et les aider à respecter les rendez-vous médicaux indispensables et les prescriptions qui leur sont faites.
Pour mieux aider, s’appuyer sur un réseau
L’une des clés de la réussite est d’apprendre à travailler en réseau. Plusieurs équipes citent la qualité des liens tissés avec les associations locales, les gestionnaires de certains foyers d’hébergement. Des médecins ont même accepté de conseiller bénévolement une équipe.
Quelques équipes bénéficient d’un soutien de leur curé et plusieurs ont pu associer les personnes accompagnées à des événements de leur paroisse.
Plusieurs personnes accompagnées ont bénéficié en parallèle d’une prise en charge par l’association Wake up Café qui a une proposition complémentaire à celle d’Onésime. Wake up café a, en effet, une expertise très utile sur le retour à l’emploi grâce à ses entreprises partenaires ; cependant son offre ne s’adresse qu’à des personnes pas trop éloignées du retour à l’emploi.
Et partager les joies
Quel bonheur que de voir des personnes fragiles et meurtries reprendre progressivement leur place dans la société, même s’il y a des hauts et des bas ! Quelle satisfaction lorsqu’une personne a obtenu un logement durable ou un emploi ! Joie et importance de la vie d’équipe, Quel plaisir que de rester en relation de loin en loin avec les personnes sorties du dispositif mais qui vivent amitié et fraternité avec ceux qui ont cru en eux !
RÉSEAU ONÉSIME
(Dans la lettre de St Paul à Philémon : « Accueille le comme un frère »)