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La forêt de mon père, un film pour parler de la maladie psychique


Ce film permet d’entrevoir l’impact d’une maladie psychique sur les proches et notamment sur les enfants

Drame de Vero Cratzborn sortie cinéma en 2020, durée : 1h31

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Résumé

Une famille où tout semble bien se passer avec beaucoup d’amour et de tendresse jusqu’au jour où certains comportements du père commencent à surprendre, choquer…et nécessitent un internement. Comment l’épouse va-t-elle vivre cette période ? Comment les enfants grandissent dans ces conditions ? Nous suivons particulièrement Gina, 15 ans, qui va vouloir sauver son père.

 

Intérêt du film : pour une réflexion sur les conséquences de la maladie psychique sur les proches.

 

A noter : dans le DVD, le film est proposé une deuxième fois avec un commentaire de la réalisatrice au fil du déroulement. Évidemment fort instructif notamment pour bien observer les positions corporelles, pleines de sens.

 

Analyse

Les personnages

Les parents Carole et Jimmy

3 enfants : Gina 15 ans et les deux petits Tony et Nora.

Quelle image de la famille percevons-nous au début du film ? donner des exemples précis de scènes évoquant une famille aimante, un père attentif à ses enfants, pédagogue.

 

Nico, garçon de l’immeuble qui deviendra le copain au scooter/taxi. Son domaine est une pièce qui semble abandonnée et le toit de l’immeuble. Il est le seul contact extérieur à la famille pour Gina. Il va prendre soin d’elle.

Les objets

Repérer les objets détériorés en cours de réparation notamment le lave-linge tout au long du film. Jimmy n’arrive pas à le réparer, à se réparer….

Ce lave-linge est aussi signe de précarisation

Les gestes et mouvements

Beaucoup de gestes de tendresse

Mais aussi des gestes violents : poing sur la table, télé jetée par la fenêtre.

Pour mieux repérer les signes corporels traduisant l’installation de la maladie dans le quotidien, un poste d’observation peut être donné avant le film pour noter plus particulièrement toutes les postures du père au cours du récit.

Rapport au corps : Gina a besoin de toucher son père, les mains à travers les barreaux, le massage des épaules dans la voiture…mais elle ne veut pas tenir Nico sur le scooter.

 

La bande son

La musique existe surtout à deux moments, quand mère et fille dansent et dans la voiture quand elles chantent pour calmer le père. Les bruits de la nature sont bien présents.

Les lieux

La famille habite un immeuble en bordure de forêt.

La forêt était le lieu de travail de Jimmy avant qu’il ne soit renvoyé. Elle est le lieu où il aime aller avec ses enfants et où Gina cherchera refuge.

Carole est employée de maison et c’est dans un de ses lieux de travail que sa famille la rejoint en début de film. Dans cette même maison, Gina s’habille et se maquille pour se vieillir et espérer voir son père.

 

Proposition d’animation sur l’impact de la maladie psychique sur les proches

 

Les indices d’une situation qui dérive

Après avoir situé les personnages et leurs interactions, citer les scènes du film qui montrent des situations anormales. Comment des comportements inhabituels s’installent-ils petit à petit ?

Comment l’attitude de Gina montre-t-elle qu’elle a compris qu’il ne fallait pas laisser ses frère et sœur seuls avec leur père ?

Par exemple : la violence de certains gestes (télé), le réveil des enfants la nuit, l’abandon des enfants dans la forêt, le rapport au temps, la vitesse en voiture, le changement d’humeur sans transition, le retour avec un lapin vivant, le passage à la caisse du supermarché…

Comment Tony exprime sa crainte de l’avenir ?

Et pour la petite Nora ?

 

La crise survient nécessitant l’internement

Quel impact sur l’épouse, les enfants ?

Seule Carole rencontre le psy, peu bavard. Que provoque l’absence d’explication sur les enfants ?

Comment comprendre le rôle de Nico auprès d’elle ?

 

Cet internement du père enferme la famille sur sa souffrance, son impuissance. Comment le réalisateur contribue-t-il à marquer des signes de cet enfermement ?

On pourra penser par exemple, au huis clos que représente l’appartement. Quand l’ancien patron de Jimmy vient sonner, on lui parle à travers la porte fermée, les portes et barreaux de la clinique occupent l’espace, en voiture à grande vitesse, dans le repère de Nico l’oiseau est en cage…

On pourra aussi repérer les mots des dialogues qui rejoignent le vocabulaire de la folie.

Par exemple quand Gina montre à Nico les médicaments que son père n’a pas avalé et qu’il demande si elle les a volés : « t’es dingue »…

 

L’objectif de Gina est de sauver son père. C’est par ses yeux que l’histoire se déroule. Comment sa persévérance dans les tentatives les plus osées pour voir son père s’oppose-t-elle à son attention à ses frère et sœur, à sa maturité, sa responsabilité au-delà du rôle de grande sœur ?

Les disputes avec sa mère, l’accusant d’être responsable de l’internement, tous les moyens employés pour accéder à son père font contraste avec sa conscience des dérives de son père. Elle ne laisse pas seuls les petits, elle seule peut toucher son père, le masser et chanter pour tenter d’éviter l’accident …

Pourtant elle n’hésite pas à prendre des risques pour elle jusqu’à monter sur le toit de l’immeuble. Comment comprendre qu’elle laisse partir l’oiseau ?

 

Quel sens pour la forêt, les arbres ?

La forêt lieu de ressourcement, de passion, de travail pour Jimmy, lieu d’aventure avec les enfants…pour aller voir les étoiles, mais la nuit la forêt est froide, fait peur…

 

Quelle place pour la parole ?

Les échanges en famille sont brefs. Le vécu ensemble est privilégié. Le père est apprécié pour sa fantaisie et l’enthousiasme dans lequel il entraine ses enfants même si son imprévisibilité déroute.

La mère ne parle pas à ses enfants pour expliquer la situation. Elle ne dit pas toute la vérité (les appels téléphoniques) à ses enfants.

Personne ne vient s’adresser aux enfants. Que dénonce la réalisatrice ?

Pour en savoir plus sur la maladie psychique et l’impact sur les enfants, des professionnels ont rédigé un dossier autour du film

 

Quelle espérance possible ?

Le lien familial n’a pas à être coupé par la maladie d’un membre de la famille. L’amour familial est puissant pour que le malade se soigne et espère guérir.

La prise en compte des enfants ouvre un nouvel horizon pour limiter ses enfermements.