Pépite d’inventaire du patrimoine diocésain à Saint-Arnoult
Au fil des visites d’églises effectuées dans le cadre de l’inventaire diocésain d’art sacré, il arrive à l’enquêteur attentif de faire des rencontres inattendues. Une découverte de l’évêque saint Arnoult et son épouse sainte Scariberge.
Ce fut le cas lors de l’inventaire de l’église Saint-Nicolas à Saint-Arnoult-en-Yvelines.
Nous avons alors fait la connaissance du saint évêque Arnoult, qui a donné son nom à la commune et qui est devenu le patron des Yvelines.
Au sujet de saint Arnoult
Issu d’une famille franque et élevé à la cour de Reims, Arnoult reçut pour épouse Scariberge, une des nièces du roi Clovis.
Au cours de sa vie, il voyagea beaucoup en tant qu’émissaire de la cour, travailla à la conversion des Francs et combattit l’arianisme. Il fut élu évêque intérimaire de Tours. Étant revenu à Reims lors de la mort de saint Remi, Arnoult y mourut en martyr en 535.
A la mort de son époux, Scariberge résolut de transporter sa dépouille à Tours, où il souhaitait être inhumé auprès de saint Martin. Mais le convoi funèbre fut mystérieusement arrêté dans la forêt d’Yvelines et le saint évêque dut être enterré à cet endroit, futur emplacement de l’église actuelle.
Une autre légende dit qu’il y avait là un péage marquant la frontière entre le territoire des Parisii et celui des Carnutes : deux peuples gaulois établis, les premiers dans l’actuelle région parisienne, les seconds sur le plateau de Beauce. Scariberge ayant refusé de payer, elle fut dans l’obligation d’enterrer son mari sur place.
Un péage déjà célèbre
Cet ancien péage des Carnutes aurait donc survécu au XXIe siècle, dans le péage autoroutier de Saint-Arnoult, bien connu des voyageurs et qui a la capacité la plus grande d’Europe !
Quoiqu’il en soit, un prieuré bénédictin fut construit au début du VIIIe siècle sur le tombeau du saint. Il devint la crypte de l’église actuelle.
Le culte de saint Arnoult se développa peu à peu autour de Paris, dans la Brie, le Beauvaisis, le pays chartrain et jusqu’à Vendôme et en Normandie.
Autour du prieuré se construisit un village. Situé sur les chemins de pèlerinage de Saint-Martin–de-Tours et de Saint-Jacques-de-Compostelle, il s’agrandit et comptait, à la fin du Moyen-âge, de nombreuses auberges, un marché aux grains et une foire.
Aujourd’hui, l’église de Saint-Arnoult-en-Yvelines, édifiée à partir du XIIe siècle et classée aux Monuments Historiques, conserve différents objets évoquant Arnoult et Scariberge : statues, tableaux, bannière, ainsi que des reliquaires placés dans la chapelle du bas-côté nord.
Au sujet de sainte Scariberge
Deux édifices voisins gardent le souvenir de Scariberge.
En effet, elle se retira quelques années dans un ermitage qui deviendra l’abbaye de Saint-Rémy-des-Landes. Celle-ci, ruinée lors de la Révolution, a été remplacée en 1902 par l’église Saint-Nicolas de Clairefontaine.
Et, après la canonisation de Scariberge au XIIe siècle, un oratoire fut construit près de Bullion. Il deviendra l’actuelle chapelle Sainte-Anne-Sainte-Scariberge.
Pour conclure de façon gourmande, sachez qu’en 2008, le pâtissier Yves Merrifield a remporté un concours organisé en vue de créer une spécialité culinaire pour la ville : le « Bon-Saint-Arnoult » est un délicieux gâteau mêlant biscuit au cacao, crème pralinée, amandes et noisettes pilées.
Marie-Cécile Euzennat et Véronique Bommelaer
Octobre 2021
Sources
- Brève histoire de Saint-Arnoult-en-Yvelines – e-monsite.com
- Sur le site Nominis : Saint Arnoult ; Sainte Scariberge
- Tourisme & Patrimoine – Commune de Saint-Arnoult-en-Yvelines – saintarnoultenyvelines.fr