Terres d’Espérance : à la rencontre du rural
La matinée Terres d’Espérance du 11 avril, vécue en simultané dans de nombreux diocèses de France, a été organisée en visioconférence pour notre diocèse. Elle a réuni une soixantaine de personnes des Yvelines, venant de tous horizons : prêtres, diacres, laïcs, avec la présence de Mgr Crepy toute la matinée.
Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux-Lisieux et évêque référent pour la Mission en monde rural a donné, en introduction, les quatre portes d’entrées du monde rural : dimension agricole, dimension écologique, dimension démographique, dimension politique. L’enjeu pour l’Église en monde rural est de prendre en compte ces quatre dimensions pour accueillir l’Évangile, l’annoncer et le vivre. Rappelons-nous que 42 % de la superficie des Yvelines est couvert d’espaces agricoles !
Une matinée d’échanges et de témoignages
Cette matinée a permis de regrouper des visages très variés du diocèse heureux d’échanger même virtuellement. Les témoignages et le fait que Mgr Crépy connaisse bien le sujet du monde du rural ont été très stimulants.
Un jeune agriculteur a témoigné de son parcours de vie et du rapport entre foi et agriculture. Quatre lignes fortes de son témoignage nous ont marqués : la confiance, la coopération avec Dieu créateur, la contemplation et l’action de grâce. Un diacre a réagi à chaud suite à ce témoignage sur le fil de conversation : « quand on sème et quand on s’aime, on fait l’expérience de Dieu ».
Les participants se sont inscrits dans huit ateliers en petits groupes sur des thèmes aussi variés que :
VOUS AVEZ DIT … NEO-RURAUX ? >> Choisir d’habiter la campagne : attentes, difficultés, ressources …
L’ÉGLISE RURALE AUX RACINES DE NOS FAMILLES >> et la mission continue en “Foyer d’Accueil” dans les Yvelines
LE PATRIMOINE DE NOS EGLISES DE CAMPAGNE >>Mémoire et vie locale
FRATERNITE ET ISOLEMENT >> Comment vivre en rural “l’option préférentielle pour (avec) les pauvres” ?
Quel terreau pour les semailles ?
Parmi les convictions qui ont été partagées, on peut retenir l’importance à accorder à la visibilité du monde rural et sa spécificité, la joie d’exercer le métier d’agriculteur, des temps et lieux de rencontre à privilégier, le lien entre populations différentes à créer ou renforcer, la présence d’acteurs missionnaires dans le monde rural qui permet de réveiller la Joie de l’Evangile.
Des difficultés ont été relevées comme la multiplicité des lieux de culte et des lieux de vie, les agriculteurs pointés du doigt par les citadins, des moyens inégaux dans le diocèse et la nécessité de sortir du seul critère “du chiffre” pour percevoir la fécondité d’une action pastorale.
Mgr Luc Crepy a écouté avec bienveillance les interpellations des groupes tout en donnant des perspectives. Il a rappelé que l’Eglise est un lieu qui peut mettre autour de la table des personnes différentes, dans un esprit de communion et de fraternité. Il souhaite approfondir les enjeux de la piété populaire qui est un lieu de croisement entre le monde rural et les citadins. Il estime aussi que la question écologique dans sa dimension intégrale peut être un pont entre le rural et l’urbain. L’évêque est là pour encourager et soutenir, a-t-il conclu : « invitez-moi et je viendrai vous soutenir ! »
La délégation Yvelines de Terres d’Espérance (Père Jacques Noah Bikoe, Père Pierre Bothuan, Colette Courteaud, Marie-Julia Fauché, Sybille Marchand, Marie-Jo Plançon, Déborah Sinault) a désormais la mission de préparer la rencontre nationale de 2022, de poursuivre la réflexion et de lancer des pistes d’action.
Père Jacques Noah Bikoe et Christine Bouvet