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Et maintenant on va où ?


Un film pour s’interroger sur le vivre ensemble quand on n’a pas la même religion. L’humour tempère ici le tragique de la situation. Des femmes formidables !

Genre : drame de Nadine Labaki.

Date de parution sortie cinéma en 2011

Durée : 1h45

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Résumé 

Dans un pays déchiré par la guerre, “Et maintenant on va où ?” raconte comment des femmes de toutes religions, liées par l’amitié, s’ingénient à protéger leur famille et leur village de l’extérieur et de la propre colère de leurs hommes. Mais jusqu’à quel point ?

Intérêt du film

La place des femmes dans un village libanais, le dialogue interreligieux, comment vivre ensemble pour la paix.

Les images fortes des processions qui deviennent un ballet, l’humour très présent, la force et la volonté de ces femmes et leur créativité sans borne même si elle est peu crédible ainsi que les choix musicaux donnent au film une belle sensibilité.

Analyse

Les personnages

Les hommes / les femmes : les deux groupes sont souvent traités en tant que tels pour des raisons culturelles, religieuses : un extrait remarquable

Un couple impossible se dégage Amal la chrétienne, patronne du café et Rabih le musulman, peintre. Le maire et son autorité…et son épouse Yvonne.

Les deux représentants religieux le prêtre et le cheikh qui sont des hommes de paix malgré un vocabulaire énergique voire déplacé, jurant à l’occasion.

Takla l’épicière chrétienne et son fils Nassim, son neveu Roukoz, les deux jeunes qui sortent du village pour aller vendre les produits au marché de la ville.

Les danseuses russes et leur chauffeur !

Les lieux

Le cimetière dès le début du film, le village isolé dans la montagne et en particulier les rues et le café. On ne voit rien hors du village, on ne peut pas le situer géographiquement, il est comme hors de l’espace et du temps, …hors de conflit ?

A noter le pont qui relie le village au monde extérieur mais aussi lieu du danger.

Les objets importants

les objets religieux, les photos, télé/radio/magnétophone, la casquette de Nassim, les armes.

Le vêtement qui identifie les communautés religieuses.

Les gestes

La violence bien présente physique et verbale, la force des regards

Le récit de ce film n’est pas associé directement à des évènements politiques au Liban mais la réalisatrice est libanaise. Les acteurs sont pour la plupart des villageois et non des comédiens professionnels.

Propositions d’animation :

Quel dialogue entre chrétiens et musulmans ? Quel vivre ensemble ?

  • Gravité du sujet : Ces femmes souffrent d’avoir perdu un fils, un frère, un époux, un père. Le deuil est trop présent dans leurs vies, elles veulent une autre vie. Le choix de l’humour qui tourne parfois à la farce traduit le désir de vie qui anime envers et contre tout ces femmes.

L’arrivée improbable du groupe de danseuses russes magnifie ces femmes dans leur diversité et permet de s’interroger sur la place de la femme dans nos sociétés.

On pourra revenir en particulier sur les processions de début et fin du film en repérant comment la caméra nous entraîne à la suite de ces femmes.

  • Les pratiques religieuses :

Que penser de gestes comme les femmes qui se frappent la poitrine dès le début du film ?

Que pointe le film sur :

Le pur et l’impur et le rapport aux animaux ?

Ce qui est dit de l’enfer ?

Le rapport aux miracles, à la piété ?

Que montre le film sur le rapport à la vierge Marie ?

Quel rapport à la prière ? aux signes religieux ?

Quels éléments de la nécessité du dialogue entre communautés pour vivre ensemble ?

Par exemple, que montre le film sur l’importance de se connaitre pour mieux se comprendre, ne pas avoir peur de l’autre ?

Comment la souffrance commune est-elle moteur pour se mobiliser ensemble ?

Quelle intelligence de la foi se dessine pour aller au-delà d’une règle à appliquer et éviter tout fanatisme ? Quel rapport à la loi ?

Quel rapport au salut ? (par exemple dans les dialogues entre religieux qui agissent pour la paix du village mais pas pour leur propre paix)

Quelles valeurs souligne le film et comment sont-elles mises en scène ?

Qu’est ce qui rejoint le désir d’humanité ? (nous compatissons à la mort de la pauvre Brigitte !)

On peut revenir sur le discours d’Amal sur la dignité de la personne. A quelles attitudes de Jésus ces paroles provoquent-elles une résonance ?

On pourra prolonger l’échange en approfondissant tel ou tel point du dialogue interreligieux. Des ressources sont disponibles ici sur Doc’info Dialogue et Annonce.

Comment la violence s’immisce-t-elle ? Quelle influence de l’actualité sur nos vies ?

Le rapport aux technologies de communication peut questionner. Le village est isolé, reculé dans la montagne. Les connexions sont mauvaises. Partager le téléviseur du village permet de créer de la vie commune.

Comment les femmes tentent-elles de désamorcer toute nouvelle tension ?

En retraçant les péripéties du film, on pourra pointer tous les motifs qui peuvent faire basculer la vie du village. Tout est-il possible pour maintenir la paix ?

Quel rapport à la vérité ?

Qu’il s’agisse des aventures des deux garçons à la ville, des arguments impossibles du prêtre sur la destruction de la croix ou du cheikh dans le confessionnal jusqu’à la fausse traduction des propos de la russe à Rabih par Amal, la réalisatrice outre le trait. Quel impact sur le récit ?