Vénérable Alain-Marie Guynot de Boismenu
Appelé « l’archevêque aux papous » et surnommé « smiling face, l’homme au sourire ».
Né en 1870 à St Malo, il est le dernier d’une famille de 11 enfants.
Au collège il entend parler des missionnaires qui partent à l’autre bout du monde pour prêcher l’Évangile, et le désir de partir se creuse en lui. Il entre dans ce but chez les Missionnaires du Sacré-Cœur, à Issoudun, et est ordonné prêtre en 1895. Il doit cependant attendre 3 ans avant d’être envoyé en mission. Arrivé en 1898, il est consacré évêque dès 1900, à l’âge de 30 ans. Il priorise l’évangélisation notamment des régions inexplorées.
Devenu Vicaire Apostolique de Papouasie en 1912, il poursuit son œuvre d’évangélisation et de développement. Tout en parcourant sans relâche le territoire de la mission, il met en place des orphelinats, des écoles paroissiales élémentaires et professionnelles, et des écoles de catéchistes avec l’idée de favoriser l’émergence d’un clergé autochtone.
Pour soutenir ses prêtres, il leur écrit dans une lettre pastorale : « Si vous voulez donner à votre effort sa pleine mesure et assurer son succès, mettez-y largement l’élément surnaturel. C’est l’élément essentiel, le maître facteur du résultat. Rien ne le remplace, ni dévouement, ni savoir-faire, ni travail acharné. Sans lui, c’est l’agitation stérile, le gaspillage des forces, le temps perdu. Avec lui, au contraire, c’est le plus petit effort fécondé, la moindre force décuplée, c’est le succès final divinement garanti. » Lui-même s’appuyait beaucoup sur le Saint-Sacrement.
En 1918, plusieurs jeunes filles papoues souhaitant devenir religieuses, il fonde les Servantes de Notre Seigneur, rapidement appelées Ancelles, et en confie la direction à Marie-Thérèse Noblet en 1921.
En 1937, il a la joie d’accueillir dans son clergé le premier prêtre indigène.
Il assume la charge de vicaire apostolique jusqu’à ce qu’il se retire en 1945 à Kubuna. Il passe alors les dernières années de sa vie au sein de sa congrégation, dans l’effacement et la prière. Il meurt le 5 novembre 1953.
Celui qu’on appelait « Smiling face, l’homme au sourire » disait avec un humour trahissant la vraie humilité de son cœur : « Si vous entendez faire mon éloge, surtout dites bien : il a gâté son ‘boy’, il fumait des cigarettes, il aimait une petite goutte d’alcool, il disait : ‘Fichez-moi la paix’ ! »