Les vitraux de l’église Saint-Eustache des Loges-en-Josas
Création contemporaine et technique traditionnelle : En 1984 -1985, cinq verrières ont été réalisées par les maîtres-verriers Patrick et Annie Confetti, qui ont su renouveler la technique traditionnelle du vitrail par l’originalité du traitement iconographique.
Au XIIIe siècle, est édifiée une chapelle dédiée à saint Eustache : la communauté forestière du lieu-dit Les-Loges se place sous la protection de ce martyr de l’époque des empereurs romains Trajan et Hadrien, devenu patron des chasseurs. La chapelle est détruite au XVIIe siècle et remplacée par l’église actuelle composée d’une nef unique flanquée d’un clocher carré. La façade conserve une porte Renaissance.
Les deux baies du mur sud
Elles illustrent le passage de l’ombre à la Lumière de Dieu offerte à tout homme par les voies de la prière et de la réconciliation : Le vitrail de gauche, qui est dans la nef fait progresser le regard du bas vers le haut, allant de l’affrontement d’hommes aux visages fermés et agressifs, armés de lances, vers l’espace du haut baigné de lumière chaude diffusée par le verre jaune et blanc où évoluent paisiblement des personnages au visage serein.
La technique utilisée rappelle le soin apporté aux visages des vitraux médiévaux : le détail nous montre le passage de la haine ou la colère à la joie par la couleur et par l’expression des visages.
Dans le bas du vitrail les personnages s’affrontent et combattent avec des lances. Leur regard est féroce, accentué par les sourcils froncés. Dans le haut du vitrail, la paix se lit sur les visages. On peut admirer le grand soin apporté à la coloration des vêtements et au traitement des fonds.
Le vitrail du chœur
Il nous montre un chemin de lumière et de prière : des personnages aux mains jointes progressent sur un chemin sinueux, du bas du vitrail aux couleurs bleues et violettes dominantes, vers le haut éclairé de diaprures blanches et de jaune.
Tous sont de plus en plus heureux à mesure qu’ils s’approchent de la croix de lumière.
La verrière du mur nord
A gauche du chœur, cette verrière porte en son centre un planisphère autour duquel les hommes eux-mêmes forment un halo de lumière, se tenant par la main et fondus dans un camaïeu de couleurs très pâles qui les unifient.
Tout autour, l’espace donne une dimension véritablement universelle aux pains et aux poissons qui ont nourri les foules lors de la multiplication des pains, symbolisant en même temps l’Eucharistie. Dans cette représentation, la communion entre les hommes par la communion au Christ forme comme un rayonnement d’ostensoir. Dans la liturgie sont offert “le fruit de la terre et du travail des hommes” qui par le Seigneur sont transformés en nourriture de foi pour bâtir le corps du Christ qu’est l’Église.
Le vitrail ouest
Les artistes ont travaillé selon une technique différente et ont voulu inscrire la croix rayonnante du Christ au cœur du monde moderne : la forme géminée de la baie donne naissance à une croix et irradie de sa bordure jaune pâle le progrès technique de notre monde.
En haut à gauche, un microscope donne accès à l’infiniment petit, tandis qu’à droite, la fusée rouge et blanche emmène l’homme à la conquête de l’infiniment grand de l’espace. Mais on peut voir aussi d’autres réalisations techniques : une grue, un compteur de vitesse, des circuits imprimés, une voiture, une moissonneuse, des immeubles etc…Le fidèle, en ressortant de l’église, retourne dans le monde en restant illuminé par la croix du Christ.
Ces vitraux, réalisés en harmonie avec l’architecture de l’édifice, apportent au croyant ou au visiteur des thèmes de réflexion, de méditation ou de prière, grâce à leur indéniables qualités artistiques et contenu spirituel.
Voilà un magnifique but de promenade-découverte dans notre diocèse ! L’église est ouverte tous les jours.
Frédérique Cabouat