L’autel de la cathédrale de Versailles
Philippe Kaeppelin a marqué la cathédrale Saint Louis de Versailles.
Philippe Kaeppelin nous a quittés l’été 2011 à presque 93 ans.
Vers 2001, il concevait et réalisait l’autel de la cathédrale Saint Louis de Versailles, un bel autel revêtu d’étain repoussé et surmonté d’une table de marbre gris. Cette œuvre fut une de ses dernières réalisations majeures. Peu de temps auparavant il avait créé pour la cathédrale de Reims un nouvel autel doré.
Je le revois encore pénétrant dans cette église Saint Louis qu’il découvrait pour la première fois. Saisi par la noble simplicité de l’architecture, par la clarté et l’équilibre des proportions, il plissa les yeux pour observer le lieu de célébration et la chapelle de la Vierge au loin. Aussitôt, il prit un calepin et se mit à dessiner une première esquisse. Plus tard ce fut une petite maquette et le projet prit forme. Lorsqu’après avoir été choisi, il installa enfin l’autel sous la coupole, il procéda aux dernières finitions, aidé par son épouse.
Ensemble, ils posèrent délicatement sur les motifs sculptés au repoussé de fines feuilles d’or : à l’avant trois soleils rayonnants symbolisant la Sainte Trinité, des anges saisis en plein vol sur les côtés et à l’arrière la couronne d’épines en hommage à Saint Louis.
Cet autel fut consacré par Monseigneur Eric Aumonier, le 7 avril 2002.
Le travail réalisé par Philippe Kaeppelin au service de l’art sacré est impressionnant : des dizaines d’autels, d’ambons, de Vierges et de croix créés par lui ont été installés dans toute la France.
Une de ses premières créations fut l’autel du Grand Séminaire de Versailles auquel fut jointe une belle Vierge à l’Enfant toujours en place à la Maison Saint Louis. Cette Vierge a le visage de la jeune femme qu’il venait d’épouser.
Grâce à lui, les cathédrales de Vienne, Montpellier, Clermont-Ferrand, Mende, Le Puy, Reims et Versailles ont bénéficié de nouveaux aménagements liturgiques.
Reconnaissables entre tous, des autels ont été créés pour l’Abbaye aux Hommes à Caen, Saint Julien de Brioude et Orcival, l’église de la Trinité à Paris, Saint Julien à Genève, Colmar et Chambéry ou encore l’église Saint-Louis de Brest.
Les obsèques religieuses de Philippe Kaeppelin ont eu lieu le 11 juillet 2011 dans cette cathédrale du Puy qu’il affectionnait particulièrement car elle jouxtait sa demeure. Il avait créé là un splendide autel d’onyx.
Nous n’oublierons pas la personnalité chaleureuse de cet homme, son enthousiasme devant l’œuvre à accomplir, sa délicatesse de sentiments et sa prodigieuse activité de sculpteur au service de l’Église.
Béatrice Dumas